Le maquillage et moi, n’avons pas toujours été super copains !

Ça a commencé à l’adolescence avec mon crayon khôl noir qui dégoulinait sur mes yeux et mes moultes tentatives désespérées à trouver LE produit miracle pour ENFIN éradiquer mon acné florissante. Jusqu’à ce que je me fasse alpaguer par la fameuse pilule Diane 35 qui a d’ailleurs fait scandale il y a quelques années. Dire que je l’ai ingurgité pendant 10 ans … Bref, ce n’est pas le sujet mais c’est quand même amusant que lorsque tu fais une recherche sur Google, avant même de te dire que c’est une méthode contraceptive, on te vante ses mérites en la qualifiant d’EXCELLENT traitement contre l’acné et la pilosité excessive ! WTF ???

Quand mes boutons ont enfin disparu, je ne me maquillais quasiment plus, trop fière d’avoir une jolie peau. Ou alors, je me maquillais pour plaire à l’Homme. En écrivant ça, je me dis qu’on marche sur la tête ! Mais vraiment ! Se maquiller pour cacher nos vilains défauts et/ou pour plaire à ces messieurs. Ça me sert le cœur, rien qu’en l’écrivant ! D’ailleurs, ça me rappelle qu’à mes 15 ans, on me donnait facilement 18-19 ans. Je crois que le maquillage y est pour quelque chose dans l’affaire ! A l’époque, j’étais fière de paraitre plus vieille. D’ailleurs, ça m’arrangeait parce que je me sentais tellement en décalage avec les gens de mon âge. Encore plus, avec les mecs de mon âge, nous n’étions vraiment pas sur la même longueur d’ondes…

Je me suis sentie femme avant l’heure.

C’est ce que je croyais à l’époque. Dans les magazines de filles, on te conditionne à ce qu’est censée être une femme. Bonjour les clichés qui volent pas bien haut ! Être une femme se résume à te maquiller, te faire belle et attendre le fameux prince charmant qui voudra bien de toi. Hum … Formidable pour développer ta confiance en toi et en tes capacités de guerrière. Le pire, c’est que lorsque tu es dedans, tu ne t’en rends pas compte. Pas étonnant que mes relations amoureuses de l’époque se soldaient toujours par un « et moi alors ? ». J’avais développé un mécanisme où je m’oubliais complètement dans la relation, où je donnais tout pour l’autre et ne me laissais même pas la place de recevoir, jusqu’au jour où je me réveillais face à l’absurdité de cette situation et mettais fin à la relation quelques mois, semaines ou jours plus tard, dans l’incompréhension la plus totale de l’homme en question.

Bref, je suis venue te parler de maquillage et je me mets à te parler de mes anciennes relations amoureuses. En même temps, c’est plutôt cohérent. Le maquillage est tellement connoté pour « plaire à l’autre ». Je camoufle qui je suis derrière un masque pour me montrer sous ce que je crois être un meilleur jour. Ce qui me rend triste, ce sont ces filles, ces femmes dont le compagnon ne les a JAMAIS vu sans maquillage.

Quand je suis entrée dans la vie active en tant que coiffeuse en salon de coiffure, ma hiérarchie désespérait que je ne me maquille pas. Il faut dire qu’à cette époque, je rejetais tout ce qui représentait le féminin de près ou de loin, ne voulant surtout pas qu’un homme m’approche. J’étais un peu fâchée contre la gente masculine et je prônais mon indépendance. J’avais une allure de bikeuse un peu rebelle à mes heures. Je ne me maquillais plus du tout. Il y a même des gens qui me croyait lesbienne. C’est pour dire…

A ce stade, c’est à se demander comment je me suis retrouvée dans une école de maquillage quelques années plus tard.

Pour remettre dans le contexte, imagine que je suis coiffeuse en salon de coiffure et que je commence à prendre conscience qu’il se passe quelque chose au-delà des apparences avec mes clientes. Jusque là, tout va bien. Tu suis ? Je me forme aux bases du conseil en image et je me rends compte que ça me saoule de faire les magasins. Ça me saoule déjà pour moi, alors le faire pour les autres, non merci. Par contre, la partie maquillage m’intrigue, je me rends compte que ça ne sert pas « juste » à te cacher derrière un masque, ça peut aussi aider des femmes à prendre soin d’elles, à prendre ce temps pour elles, à se mettre en lumière et se sentir mieux à travers le maquillage.

Je suis déjà passionnée de photographie à l’époque mais je ne voyais pas bien comment je pourrais en faire mon métier. Aussi, j’avais besoin de toucher les matières. Et cette part artistique en moi n’avait qu’une envie : se réveiller !

Quand j’ai intégré cet école de maquillage en 2011, je savais que je ne voulais plus travailler en salon de coiffure et j’avais encore moins envie d’être connotée « esthéticienne ». Ça m’énervait d’ailleurs, quand les gens confondaient esthéticienne et maquilleuse !!! Ça n’a absolument rien à voir !

Peu à peu, j’ai découvert que ce qui me plaisait dans le maquillage, c’était le jeu avec les matières et l’immense champ des possibles de la création.

Je n’avais aucunement envie de travailler dans la mode et de maquiller des pantins manipulés.

Ils avaient tous l’air de rêver de ce monde autour de moi, mais moi j’avais juste envie d’apprendre, de créer, de m’amuser et de jouer avec les matières.

 

J’ai fait un blocage créatif pendant 6 mois.

 

Pendant les 3 à 6 premiers mois, j’ai essayé de me conformer à ce qu’on me disait de faire. Je luttais. Je luttais contre cette part de moi qui avait juste envie de faire autrement et qui se sentait en complet décalage. Je paniquais dès qu’on me demandait de faire quelque chose. Même en coiffure, j’étais bloqué, alors que j’avais plus de 10 ans de métier derrière moi. Un blocage créatif, c’est vraiment pas drôle à vivre et je ne le souhaite à personne. Vraiment. Rien que de revenir à cette époque, ça me sert le cœur.

Au bout de 6 mois, un matin de printemps, tout s’est débloqué. J’ai pris une décision.

J’ai décidé que j’allais en faire qu’à ma tête et tant pis si ça plaisait à personne !

 

Quelle libération ! Il parait que de l’extérieur on ne me reconnaissait plus. En vrai, j’étais juste redevenue moi-même. Et là, je me suis vraiment amusée. Je créais ce qui me passait par la tête. Tout était simple. Tout était redevenue simple.

 

Dans la vie, on a pas besoin de lutter et de souffrir. Si nous sommes en train de lutter et de souffrir, c’est qu’il y a une part de nous qui est éteinte et qui n’a qu’une seule envie : s’exprimer !

 

J’ai découvert que le maquillage et la coiffure pouvaient être des moyens d’expressions créatifs et j’ai trouvé ça vraiment riche ET fun !

C’est ce que j’ai exploré les années qui ont suivies ! Jusqu’à ce qu’un jour, je fasse ENCORE un rejet complet de la coiffure et du maquillage.

Je sais, ça commence à faire beaucoup d’aller-retour mais c’est comme ça …

En fait il y a un équilibre et un discernement à avoir dans tout, mais j’avais une tendance un peu « extrémiste » à l’époque, qui ressort encore de temps à autre. Sûrement mon côte Scorpionne en mode tout ou rien !

Avec un couteau, tu peux couper du pain ou tu peux tuer quelqu’un.

Avec le maquillage, c’est pareil. Non tu peux pas couper du pain ou tuer quelqu’un. Mais tu peux sublimer la réalité ou tu peux te cacher derrière un mal-être sans en guérir la cause, et là, c’est grave !

Le maquillage, ça sert à rien si c’est pour te cacher et ne jamais montrer qui tu es vraiment.

Le maquillage, c’est fun si ça te permet de t’exprimer en étant toi !

Le maquillage, ça sert à rien si tu le fais pour faire comme tout le monde ou juste pour plaire aux autres !

Le maquillage, c’est top si ça te permet de te connecter à toi-même et que ça te rend joyeuse !

Le maquillage, ça sert à rien si tu t’y sens obligée alors que tu n’as pas envie.

Le maquillage, c’est amusant parce que tu peux jouer avec une infinité de possibles !

Le maquillage, ça sert à rien si il reste dans le fond de ton tiroir et que tu t’en sers jamais.

Le maquillage, c’est fascinant quand tu te libères des codes que l’on t’impose (tu verras que même celui qui traine au fond de ton tiroir, tu peux t’amuser avec !)

 

Le but de cet article, c’est de t’inviter à te connecter à qui tu es. Je t’invite à faire preuve de discernement et à réfléchir à ton rapport à lui.

Aujourd’hui, pour moi, c’est un jeu ! Je me maquille rarement, mais quand j’en ai l’élan, je m’amuse vraiment. Ça ne veut pas dire que je me peins jusqu’à ce qu’on ne me reconnaisse plus. Même si je pourrais juste pour le fun :p Non, mais vraiment, quand je me maquille, c’est parce que j’en ai vraiment envie et que ça me fait plaisir. Ce n’est pas pour cacher ma « sale gueule » ou ce « bouton horrible ». De toute façon, si tu mets trois couches de maquillage dessus, ça sera pire que mieux. Bref, ce n’est pas le débat.

Il y a une phrase qui m’a inspirée il y a quelques temps. C’était dans le magazine Happinez. Cette phrase était sur mon « vision board » de l’année dernière :

 

« Les rituels de Beauté vous connectent à l’Instant Présent. »

 

Cette phrase m’a aidée à me réconcilier avec le fait de prendre soin de moi. Ce n’est pas mal d’avoir envie de prendre soin de soi et de son corps. Ce n’est pas mal de se maquiller. Ce qui compte pour moi, c’est la Conscience qu’on y met. Et le faire pour soi, avant tout.

Dans mes séances photos, que ce soit pour révéler la Beauté et les Talents des entrepreneures créatives que je rencontre, ou pour aider les femmes à s’aimer, s’honorer et s’accepter telles qu’elles sont, je n’oblige personne à se maquiller. Par contre, si elles ont envie d’explorer Cela, je suis là pour les guider, les accompagner et les rendre responsables.

Si tu penses qu’une femme de ton entourage a besoin de lire ceci, partage ce message.

En attendant, prends bien soin de toi et de tes rêves.

Tes rêves à toi, pas les rêves de ton voisin 😉

Belle journée et à bientôt !

Marie.