J’aime pas la mode !

Est-ce le comble pour une photographe, coiffeuse, maquilleuse, blogueuse, si on doit absolument trouver un nom à ce que je fais ?

Je ne sais pas dans quel sens ça a commencé … Si c’est la mode qui ne m’aimait pas ou le contraire.

Aussi loin que je m’en souvienne, la mode m’a éloignée des autres et a donné un prétexte à ces autres, pour s’adonner gaiement à leurs moqueries en tout genre !

Ça fait longtemps que j’ai envie d’écrire cet article. Il n’est pas sorti avant, sans doute qu’il n’était pas encore assez mûr dans ma tête. Toujours est-il qu’aujourd’hui, il prend vie.

Je n’ai jamais été à la pointe de la mode et je ne le suis toujours pas.

Les premières années de mon existence, je portais des vêtements de seconde main venant du Secours Populaire et je ne voyais pas le problème (n’empêche qu’aujourd’hui, c’est devenu « à la mode » d’acheter des vêtements d’occasion….). C’est le regard des autres qui m’a fait comprendre, qu’apparemment, je ne rentrais pas dans les cases (d’ailleurs, je n’y rentre toujours pas pour mon plus grand bonheur ! C’est trop petit une case). Aujourd’hui, à l’heure où j’écris ces lignes, je suis vêtue d’une robe en laine bien chaude qu’une amie m’a donnée et je me sens très bien dans cette robe !

Ça me fait pensé à cette fois, au collège, où je portais une robe en laine et que ces « autres » s’en donnaient à cœur joie en me lançant « arfff … T’as acheté un pull trop grand pour toi !!! » Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres… Imagine que j’ai 11-12 ans à peine, en pleine puberté, les boutons d’acné en pleine éclosion et une confiance en moi au ras des pâquerettes … Quand je te dis que je reviens de loin, ce n’est pas une blague. Bref, je ne portais aucune fringue apparemment à la mode. Il y a même une période où je portais souvent des pantalons pattes d’éléphant (je crois que ça s’appelle comme ça, les pantalons moulants en haut et plus évasés en bas) et là je te raconte pas comment j’étais regardée. Le pire, c’est que c’est devenu « tendance » quelques temps plus tard. Je ne portais pas de vêtements de marque. Je n’en porte toujours pas d’ailleurs. Je me souviens juste d’une fois où j’avais réclamé des baskets en toile de la marque FILA à mes parents. Je m’en souviens très bien puisque je ne réclamais jamais rien à mes parents. La négociation avait été rude. J’avais payé la moitié avec mon argent de poche et ils avaient payé l’autre moitié. Tu parles, elles n’étaient plus solides que les autres. Je crois qu’elles n’ont même pas durées une année. Ça valait bien le coup de faire tout un cinéma pour si peu.

Ah ! Par contre je me souviens d’une période, avant le collège je crois, où je portais des polos avec un crocodile dessus. Je trouvais ça un peu moche d’ailleurs. Je n’ai su que bien plus tard qu’il s’agissait de la marque LACOSTE. Merde, j’ai porté une marque à la mode sans le savoir et en plus je trouvais ça moche. Je suis vraiment irrécupérable !

Et pourtant … Va savoir pourquoi … Je me suis retrouvée à l’âge de 14 ans, à apprendre la coiffure alors que je n’avais jamais mis un pied dans un salon de coiffure de toute ma vie entière. Après analyse, je me suis dit que sois j’étais traumatisée de voir ma maman se couper les cheveux elle-même, soit j’étais traumatisée de ma dernière coupe de cheveux ! (peut-être un mix de tout ça). C’est ma maman qui nous coupait les cheveux. Et franchement, avec le recul, elle se débrouillait quand même pas si mal pour une personne dont ce n’était pas le métier.

On pourrait croire que j’ai choisi ce métier par passion pour la mode, mais pas du tout !!!

Je crois que c’est l’artistique qui me fascinait déjà sans que j’en ai conscience. Ce n’est sans doute pas un hasard que j’ai sauté sur l’occasion quand j’ai entendu parlé d’un concours du meilleur apprenti en coiffure, lors de ma deuxième année d’apprentissage (ou première, je sais plus). J’étais très jeune et un peu inculte sur les bords en tout cas. Je ne savais même pas ce qu’était un brushing. Comme quoi tout s’apprend dans la vie hein ! Si tu as envie de te lancer dans quelque chose de complètement inconnu pour toi, si tu te sens appelée fais-le ! On s’en fou si tu pars de zéro ! Bref, toujours est-il que j’ai adoré l’expérience de ce concours où j’ai appris à faire des coiffures carrément pas sortables ! C’était un défi, un grand challenge pour moi qui n’y connaissais rien du tout ! Résultat : une médaille d’or et une médaille d’argent. Je n’en revenais pas moi-même, mais bon … y’a pas de secret, j’avais énormément bosser pour.

Quand je me suis lancée dans la vie active, fraichement diplômée après 5 ans d’études pour apprendre la coiffure, je ne m’intéressais toujours pas à la mode. Je la côtoyais à travers les images qu’elles me renvoyaient mais elle ne me faisait ni chaud ni froid. En coiffure, il y a les fameuses « tendances » que les marques te vendent à coup de marketing et de paillettes. Au début, c’est tout nouveau tout beau, c’est cool. Après, faire la même coupe de cheveux à tout le monde, perso, ça ne me vendait pas du rêve du tout ! Avec l’expérience, je ne donnais plus de modèles de coiffure à mes clientes. Déjà, elles ne s’y reconnaissaient pas et se sentaient limite coupables de ne pas ressembler à ce qu’elles voyaient. Franchement, on marche sur la tête ! Bon … d’un côté, je ne veux pas dénigrer ce support de travail, mais je sais pas moi, les coiffeurs, you ouh ! Vous n’auriez pas envie de créer un book avec VOS créations, plutôt que ces coiffures déjà toutes faites, avec des photos de nanas ultra maquillées et super photoshopées ? J’dis ça, j’dis rien … Vous faites bien ce que vous voulez mais je comprend pas le concept.

 

C’est là que j’ai compris qu’au-delà du service que j’offrais à mes clientes, il se passait quelque chose de plus. Comme si je me connectais à leur Âme pour les amener à se révéler, au-delà de ces images sur papiers glacées. Ce n’est qu’avec le recul que je le comprends aujourd’hui. Je comprends qu’en fait, ma mission, je l’accomplis depuis toujours … Révéler la Beauté, au-delà des apparences …

 

Puis un jour, le maquillage est entré dans ma vie. Là, c’est pareil, je n’y connaissais rien de rien. A part ma période adolescente où je mettais du noir sur mes yeux, mes connaissances du maquillage étaient très limitées. Comment ça, t’es une fille et tu t’intéresses pas au maquillage ??? me dis-je à moi même :p.

Là, je mets « vitesse accélérée » sinon cet article va faire 30000 kilomètres…

Je me souviens de mon premier jour d’école de maquillage, à Lille. Je connaissais zéro personne et je venais de quitter mon job salarié en CDI à Nantes. Je me souviens particulièrement de ce gars dans ma promo, habillé en Louis Vuitton des pieds à la tête. Ça ne me vendait pas du rêve du tout. Je me souviens des cours de « Culture Mode » où j’étais complètement larguée !!! Je me souviens que c’était horrible pour moi de m’inspirer des défilés sans vie, avec des filles qui tiraient une gueule de 15 mètres de long. Il y a Sonia Rykiel qui a quand même réussi à relever le niveau, en faisant danser et rire ses modèles sur les plateaux de défilés.

 

Je n’aime pas le côté bling-bling de la mode, mais j’aime connaitre l’histoire des créateurs.

Je n’aime pas qu’on prenne des êtres humains pour des porte-manteaux sans vie, mais j’aime l’idée de créer un vêtement sur-mesure pour une personne, en accord avec qui elle est.

Je n’aime pas les mensonges qu’on te vend dans le monde de la publicité et de la mode.

Je n’aime pas qu’on trompe le consommateur.

Je n’aime pas qu’on fasse défiler des modèles épaisses comme des brindilles et que les jeunes filles et même les femmes, s’identifient à elles.

Je n’aime pas qu’on dénature la femme et l’homme à coup de « Photoshop » à l’extrême.

Je n’aime pas la mode qui te dicte comment t’habiller, mais j’aime la mode que chaque être humain peut se créer pour lui-même, en accord avec ses valeurs et ce qui le fait vibrer.

Je n’aime pas le côté « dark » de la mode, en mode « requins », hypocrisie, critiques malsaines et autres conneries du genre…

Je n’aime pas l’esprit de compétition qu’engendre ce monde, alors que je crois profondément que chaque être humain a sa place sur cette Terre.

Je n’aime pas la mode si elle t’enferme dans un conformisme, mais je veux bien l’aimer si elle t’invite à faire ce qui te plait !

Je n’aime pas la mode si elle te transforme en mouton et te pousse à consommer des trucs inutiles en te faisant croire que tu en as besoin pour ta survie.

Je n’aime pas la mode qui rend les gens hystériques pendant les soldes !!!

Je n’aime pas la mode mais j’aime les beaux tissus et les belles créations.

Je n’aime pas la mode mais j’aime les créateurs et les artistes qui créent avec leur cœur, en donnant du sens à ce qu’ils font.

Je n’aime pas la mode qui te renvoie le filtre que tu n’es pas assez bien comme tu es.

 

Moi je crois que tu es très bien comme tu es et que tu n’as pas besoin de plus.

 

Apprends à t’aimer et t’accepter telle que tu es.

 

Honore la belle personne que tu es.

Ne laisse personne te dicter comment tu dois te maquiller, te coiffer et t’habiller.

 

Si tu te sens perdue et que tu as besoin d’être guidée, je suis à ton écoute.

Mais sache que je ne choisirais pas à ta place.

Je t’inviterais à te connecter à ton Âme, à ton Essence, pour que tu fasses tes choix en conscience …

Je ne ferais pas les choses à ta place mais je peux t’aider à devenir Responsable et Actrice de ta Vie !

Sur ce, je t’invite à te regarder droit dans les yeux et à te dire « Je t’aime ».

A présent, lève-toi et marche !

Sois fière d’être celle que tu es.

A bientôt !

Marie.