En 8 ans d’entrepreneuriat, je n’ai pas été foutue d’avoir une entreprise stable, viable, rentable. Paradoxalement, j’ai toujours eu l’argent dont j’avais besoin pile poil au moment où j’en avais besoin. Pas avant, pas après, juste au moment parfait.

Peut-on appeler ça de la rentabilité ?

Avec le recul, je m’en sors bien.

Et pourtant… je me sens frustrée du manque de reconnaissance de mon travail. J’ai l’impression d’avancer à l’allure d’une tortue pendant que tous ces autres ont l’air de cartonner de ouf !

Certains penseront que je me tire une balle dans le pied en parlant de ça ouvertement sur les réseaux sociaux.

Mais combien sommes-nous à « souffrir » en silence ?

Combien d’entrepreneur.e.s aujourd’hui se cachent derrière des likes et des followers en pleurant de l’autre côté de l’écran ?

J’écris ces mots pour me libérer et pour prendre conscience du chemin parcouru.

J’ai commencé payée au ras des pâquerettes, en tant que coiffeuse-maquilleuse pour la pub, la TV et le cinéma. J’ai appris la réalité du marché sur le tas et peu à peu j’ai pris conscience de la valeur de mon travail et je me suis affirmée.

Un jour, j’ai tout plaqué pour créer un projet qui m’a pris aux tripes de ouf et j’ai oublié de me payer !!! J’ai pensé à tout, à tout le monde, sauf à moi, sans doute dévorée par la passion.

Après 1 an de bad, je me suis relevée pour créer une nouvelle entreprise plus alignée, avec la photographie au centre, tout en me battant avec ma légitimité. A chaque fois que j’avais une cliente, j’avais l’impression de vivre un miracle, alors que c’est mon travail et que c’est NORMAL d’avoir des clientes quand on a une entreprise.

Mille fois, je me suis remise en question, avec l’intention de toujours créer le meilleur pour mes clientes.

J’ai longtemps eu peur de ne pas donner assez.

Aujourd’hui, j’ai conscience que mon travail est précieux même s’il y a encore des jours où je doute.

Avoir la foi, semer des graines sans savoir à quel moment elles vont pousser, c’est l’histoire de ma vie.

Créer une vie sur-mesure et un métier au service de sa mission n’est pas un long fleuve tranquille, mais pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.