On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Je rajouterais qu’il faut tout un village pour soutenir une mère. 

 

En ce mois de mai, j’ai en tête de parler de maternité, des mères, de nos mères, du choix ou du non choix d’être ou de ne pas être mère, etc, suivant mon inspiration du moment et vos questions, suggestions et/ou témoignages si vous avez l’élan d’enrichir mon contenu avec moi.

 

Comment ne pas se perdre et s’oublier quand on est une maman maternante ? 

 

Cette question m’a beaucoup touchée et me ramène à une période pas si lointaine (2 ans quand même !!!) où mon questionnement quotidien était “qui je suis quand je suis seule ?”

 

Je ne prétendrais pas avoir la réponse universelle à la question qui m’a été posée, mais je peux affirmer que chaque mère est unique ainsi que chaque façon de vivre sa propre maternité. 

 

 

La solitude dans l’aventure de la maternité.

 

Une des choses les plus difficiles je trouve, c’est de se sentir seule dans notre maternité, de n’avoir personne à qui se confier ni personne avec qui partager nos valeurs et notre vision de la maternité et de la parentalité. Je ne parle pas forcément d’être maman solo. 

 

Si une/des mamans solo ont envie de témoigner pour un futur article, bienvenue ! 

 

Il arrive parfois que la personne avec qui nous co-parentons, n’a pas du tout la même vision que nous de la parentalité, de l’éducation. Si cela n’a pas été discuté avant la grossesse, c’est une difficulté de plus à surmonter et pas des moindres ! Parfois, on le sait dans le fond, que l’autre n’a pas la même vision que nous, mais on croit que l’amour est plus fort que tout. L’amour ne suffit pas toujours mais il peut aider à traverser les défis de la parentalité. Notre enfant se chargera de mettre en lumière nos failles et c’est une des expériences qui fait grandir plus que de raison.

 

On pourrait croire que je m’égare du sujet initial mais ce sont des données à prendre en considération. 

 

 

L’importance de préparer le post-natal.

Une maman soutenue par son/sa partenaire se sentira plus forte qu’une maman qui se retrouve à éduquer l’autre. 

 

Une maman dans une configuration où la charge mentale du quotidien est répartie équitablement entre les deux partenaires sera globalement plus apaisée.

L’arrivée d’un enfant chamboule tout l’équilibre qui s’était mis en place. C’est normal et c’est là qu’il faudrait tout un village pour soutenir la mère/le couple/la famille. 

 

D’où l’importance de bien préparer son post-natal, ces 40 jours sacrés au service de la dyade maman/bébé. 

 

C’est primordial mais ça ne suffit pas. Je ferai un article dessus prochainement, mais pour moi le post-partum dure 3 ans. 

 

Créer son village d’entraide est une merveilleuse initiative, et pour cela je conseille à tous.tes de découvrir l’application ENOA CARE.

 

Sans personne pour nous épauler, sans personne référente à qui confier notre bébé/bambin au besoin, sans personne d’autre que notre partenaire avec qui échanger, partager, rire, pleurer, on peut vraiment traverser des moments difficiles. 

 

Si nous n’avons pas de personne de confiance autour de nous, si notre famille est loin ou encore, si nos choix sont incompris par notre entourage et qu’on se farcit des remarques désobligeantes et des conseils non sollicités, c’est DUR. 

 

Ceci est une introduction très longue et nécessaire parce qu’il ne suffit pas de laisser son bébé, de prendre du temps pour soi, se reposer et youpi tout va bien dans le meilleur des mondes. 

 

Cela me rappelle ce texte écrit en août 2022 : “Prend du temps pour toi, c’est important. Une injonction de plus pour les mères ?”

 

 

Le CONTEXTE est vraiment à prendre en compte. 

 

Une maman maternante a besoin d’être choyée et considérée en tant que personne à part entière. Elle n’a pas besoin qu’on lui rabâche qu’elle porte trop son bébé, que ça fait déjà 3 fois en une heure qu’elle allaite son bébé et qu’elle n’a qu’à dormir quand bébé dort et tout ira bien dans le meilleur des mondes.

 

Chère maman maternante, si tu me lis, sache que ton intuition a toujours raison et que rien ni personne n’est légitime à remettre en question tes choix de maternage. 

 

 

Disclaimer : materner ne veut pas dire se sacrifier pour son bébé/ses enfants. 

 

 

Une question à se poser régulièrement je pense, c’est : 

  • quel est mon besoin Ici et Maintenant ? 

 

Parfois, les autres pensent savoir mieux que toi tes besoins, mais en réalité c’est toi qui sait. 

 

Ensuite :

  • qu’est-ce que je peux mettre en place pour répondre à ce besoin ?
  • Est-ce que je peux répondre à ce besoin par moi-même sans mettre en péril les besoins de mon bébé ?
  • Dois-je demander de l’aide à une personne extérieure ? 

 

Une autre donnée à prendre en compte, c’est que durant les premiers mois de vie de bébé, certains de nos besoins vont être mis à mal. On ne va pas se mentir.

 

Qui s’est déjà retenue de faire pipi pendant un loooong moment parce que bébé était accroché au sein ? 

 

Après, on développe des capacités insoupçonnées comme aller aux toilettes avec bébé en portage, manger à une main, dormir en allaitant, écrire un article de blog pendant la sieste de notre enfant, etc. 

 

Je suis actuellement en train d’écrire cet article pendant la sieste de ma fille de presque 3 ans 😉 

 

Plus rien ne sera “comme avant”.

Toutes les données changent. Tu es en train de vivre un chamboulement identitaire Mama. J’écrirais aussi un article sur la Matrescence probablement. Le mois de mai ne va pas suffire je pense. En attendant, je t’invite à découvrir le podcast de Clémentine Sarlat : “La Matrescence”.

 

Les premiers mois de l’arrivée d’un nouvel être dans la famille, tout est chamboulé. Les priorités changent, évoluent, se transforment.

On imagine que les choses se passeront d’une façon et puis ce n’est pas tout à fait ça, voire c’est à l’opposé. On ne peut pas tout prévoir. On peut se préparer au mieux à ce chamboulement mais on n’a clairement pas toutes les données. 

 

 

Un temps pour chaque chose. Chaque chose en son temps.

 

Les premières semaines vont probablement être tournées exclusivement vers les besoins de ton bébé. Si ce n’est pas ton premier bébé, peut-être que tu vas culpabiliser (ou pas…) de ne pas passer assez de temps avec ton/tes ainé.es. 

 

Les semaines, les mois passants, tu vas probablement retrouver des envies qui te sont propres et tu auras l’espace (ou pas…) d’aller vers ce qui t’inspire, ce qui te fait du bien à toi, uniquement à toi. 

 

Peut-être que tu vas côtoyer l’ambivalence maternelle et que tu ressentiras le besoin d’être seule, autant que le besoin d’être près de ton bébé. 

 

Rien ne t’oblige à te séparer de ton bébé si tu ne te sens pas prête. Rien ne t’empêche de l’emmener partout avec toi en portage si tu te sens bien comme ça. 

 

Rien ne t’oblige à rester coûte que coûte avec ton bébé si tu sens que c’est trop, que tu as besoin d’une pause et que tu as une/des personnes de confiance autour de toi (bien sûr tu laisses pas ton bébé tout seul sans personne pour s’en occuper, je précise mais ça ca de soie je crois).

 

 

Il n’existe AUCUNE vérité universelle si ce n’est que TA propre Vérité. 

 

Fais-toi confiance Mama.

Écoute-toi Mama. 

 

Et si dans tout ça, tu sens un trop plein, si tu sens que tes limites ont été dépassées, que tu es passée en mode “sacrifice”, que tu es épuisée, que trop c’est TROP, je t’invite vraiment à faire appel à une aide extérieure pour t’accompagner.

Ne reste pas seule en te disant “allez encore un peu, je peux tenir encore…” Si tu en es à te dire ça, c’est que ta limite a été dépassée depuis un moment. 

 

Parfois des ajustements dans le couple , dans l’équipe co-parentale, suffiront à rétablir un certain équilibre. D’autres fois, ça ne suffira pas et tu auras vraiment besoin de TE retrouver. TOI. Juste TOI. 

 

Message pour le/la partenaire ici : à ce stade, tous les reproches du style “y’a plus de couple”, “tu me délaisses” et autres, sont très mal venus. Cette maman qui est aussi ta partenaire de vie a besoin d’être aimée, considérée, valorisée, choyée et surtout de se sentir libre d’être qui elle est. Libre d’exister par elle-même. 

 

Dans la question que l’on m’a posée : “comment ne pas se perdre et s’oublier quand on est une maman maternante ?”, j’entends : 

« Je suis une maman maternante qui s’est perdue et oubliée trop longtemps. »

Dans cette question, j’entends une maman qui a profondément besoin de se retrouver. Je crois que c’est pour cela que mes doigts sur le clavier se sont mis à exposer les difficultés potentielles et le contexte à prendre en considération. 

 

A toutes les mamans du monde, à toutes les futures mamans, vous êtes des warriors ! Que vous soyez étiquetées “maternante”, “indépendante”, “carriériste” ou que sais-je encore, vous êtes des Déesses de l’Univers. 

Toi qui me lit, que tu sois mère ou non, tu es une Déesse de l’Univers. 

 

Si tu es une personne qui ne te reconnaît pas dans cette thématique et que tu es encore en train de me lire, pense à une maman de ton entourage et apporte lui ton soutien sincère, si tu en ressens l’élan. Parfois, il suffit juste de demander “est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?”, “as-tu besoin de quelque chose en particulier ?”. 

 

Proposer sans s’imposer, tout un Art. 

Écouter sans juger et sans donner de conseils non sollicités, tout un Art. 

 

Et pour conclure, je conseille ce livre de Soline Bourdeverre-Veyssiere : “Être mère sans s’oublier”. Quarante ressources pour prendre du temps pour soi. C’est un tout petit livre de rituels simples et courts, réalisables partout, pour prendre soin de soi dans une vie bien occupée par un ou plusieurs enfants. 

 

Souvent, on attend le moment où l’on va avoir trois heures de libres pour faire telle ou telle chose qui nous tient à coeur. Je n’ai pas échappé à cette règle 😉

Ces trois heures n’arrivent jamais et cela peut générer beaucoup de frustrations.

S’accorder des moments courts, aussi souvent que possible, cela peut être vraiment ressourçant. 

 

Interroger son corps régulièrement me semble important également.

  • Comment je me sens ?
  • Qu’est-ce qui me ferait du bien ? 

 

Cela peut paraître “basique” mais dans le tourbillon de la parentalité, on peut parfois oublier le bonheur des petites choses simples qui nous font du bien, comme au hasard… faire du crochet, boire une tasse de chocolat chaud, prendre un bain, envoyer un message vocal à une amie, marcher pieds nus dans l’herbe. 

 

Le temps passe.

Il nous file entre les doigts. 

 

Tantôt bercée par le bonheur d’être mère.

Tantôt bercée par ce besoin de s’épanouir autrement. 

 

Naître Mère est une grande Aventure dont on ne peut percevoir tous les contours tant que nous n’y sommes pas plongées. 

 

Cet article s’est presque écrit tout seul et je ne sais pas vraiment s’il répond concrètement à la question initiale. 

 

Je t’invite à témoigner en commentaires. Partage ce qui te vient spontanément là.


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