Julien Delanssays et la Dame à la Licorne !

Julien Delanssays et la Dame à la Licorne !

Un jour, j’ai croisé Julien, lors d’une soirée artistique. Nous n’avions pas tellement eu l’occasion d’échanger. Quelques mois plus tard, je me suis rendue au vernissage d’une Artiste à la New Art Gallery à Lille. Julien était là. Et pour cause, c’est lui et sa compagne qui ont créé ce lieu magique. Nous avons discuté un moment. Là, j’ai su que l’on se reverrait et que nous avions certainement des choses à partager. A quelle occasion ? Je n’en savais rien.

Puis un jour, j’ai poussé la porte de l’Atelier d’Art Nouveau, bien déterminée à ENFIN prendre des cours de dessin. Et devine avec qui je prends des cours de dessin ?

 

Julien Delanssays 🙂

 

Julien est artiste peintre et professeur d’Arts plastiques.

Il a senti très tôt que l’Art, c’était sa vie. A l’école, il n’y avait que ça qui l’intéressait. Après une filière artistique jusqu’au Bac, Julien est entré à l’école des Beaux-Arts de Valenciennes (59).

 

  • J’avais envie très tôt, d’associer l’Art à plein de choses. Après les Beaux-Arts, j’ai fait des études de psychologie. Ensuite, je suis entrée dans toute une démarche par rapport au commerce. Je pense que tout ça, ça m’a aidé à créer l’Atelier, que nous avons fondé avec ma compagne, il y a quelques années.

 

La création de l’Atelier d’Arts Nouveaux a été un véritable aboutissement pour Anne et Julien.

  • La première grande étape a été d’entrer dans cette école artistique. C’était un rêve qui devenait réalité pour moi. J’ai toujours voulu intégrer un atelier de la Renaissance.

 

Julien a toujours été fasciné par la Renaissance Italienne, les ateliers de Verrocchio, Leonard de Vinci … tous ces grands Artistes qui ont créé des œuvres d’art qui resteront à tout jamais dans l’humanité.

 

  • Il y avait une émulation à cette époque, un apprentissage incroyable, qui permettait à tous ces jeunes élèves de 12-14 ans de devenir les artistes qu’ils avaient envie de devenir.

 

Quand Julien est entré aux Beaux-Arts, il avait un peu cette attente là. Ça ne s’est pas exactement passé comme ça, puisque maintenant, dans ces écoles, c’est plutôt l’Art conceptuel qui est abordé.

 

  • Mais j’ai eu la chance de pouvoir apprendre plein de choses, plein de techniques et de pratiques différentes. Notamment la gravure qui fait partie intégrante de ma pratique artistique aujourd’hui. Et puis la photo, la sculpture … Pendant une année, j’ai reçu les enseignements d’un professeur qui a eu un Prix de Rome. Il y a quand même eu des choses qui m’ont énormément apporté dans ce genre d’école.

 

En sortant de là, le but de Julien était de trouver qui il était en tant qu’Artiste.

  • Je me suis rendu compte que je n’avais pas envie d’être un Artiste contemporain tel qu’on l’imagine aujourd’hui. Je voulais puiser dans ce foisonnement de la Renaissance et créer des choses à partir de là. Il y avait aussi l’aspect spirituel qui était très important, qui pour moi est le fondement de l’Art.

 

Léonard de Vinci et Gustave Moreau ont énormément inspiré Julien dans sa quête artistique.

  • Léonard a écrit énormément de choses, que ce soit au niveau scientifique, anatomique, géographique … mais aussi, il y a une dimension très spirituelle dans les écrits de Léonard, dont on parle moins, mais qui est présente. Gustave Moreau, lui, donnait une grande part à la spiritualité. Pour lui l’inspiration venait d’en haut, l’Art devait évoquer de grandes valeurs, de grandes images, qu’il associait beaucoup à la mythologie, aux légendes. C’est à travers ces maîtres là que j’ai essayé de me réaliser.

 

Julien a expérimenté plusieurs domaines en sortant des Beaux-Arts, notamment la psychologie.

  • Je me suis dit : « pourquoi pas devenir art-thérapeute ? » : associer l’Art et une sorte de bien-être, de réalignement, de guérison… Je n’ai pas trouvé ce que je cherchais, dans cette voie de l’art-thérapie, même si c’est une voie tout à fait honorable et passionnante.

 

Puis un jour … Julien a eu la chance de rencontrer Pierre Lassalle qui lui a proposé, ainsi qu’à plusieurs artistes, un projet incroyable sur « La Dame à la Licorne », dont le but était d’en retranscrire les tapisseries médiévales.

 

  • On pourrait dire que ce sont les tapisseries les plus connues au Monde et l’œuvre de tenture la plus aboutie que je connaisse. L’œuvre est représentée sur différents panneaux. Sur ces panneaux, il y a toujours une dame, un lion et une licorne. C’est toute une histoire, tout un cheminement initiatique qui est composé d’étapes, de stations, de pauses à travers les sens et au-delà.

 

Actuellement au Musée de Cluny, six tapisseries sont exposées, mais à l’origine elles étaient huit.

  • On pourrait dire que le chemin n’est pas terminé, alors qu’à l’origine, il était complet. Le projet de cet écrivain, c’était que nous puissions recréer le chemin dans toute sa globalité, en revenant à la Source de la Dame à la Licorne, une source très spirituelle, très profonde, qui participait et qui expliquait la maitrise des sens, le chemin vers l’Amour, très relié à l’amour courtois et à l’élévation vers l’Esprit.

  • Pierre nous a proposé cet aventure incroyable qui associait l’Art et la méditation, l’Art et la Spiritualité, que lui appelle : l’Art imaginatif. Ça a été quelque chose d’incroyable à vivre au niveau humain et artistique.

  • Pour la première fois, j’arrivais à vivre cette association de la méditation et de l’Art.

  • Aller chercher les ressources, l’inspiration en soi et au-delà de soi, pour pouvoir la faire couler, la retranscrire à travers mes mains, à travers nos relations, dans des œuvres d’art.

     

    La Dame à la Licorne – 8ème panneau : La Dame illuminée

    C’est avec des étoiles plein les yeux, que Julien me partage cette expérience. A ce stade, j’ai envie d’entrer encore plus dans son processus de création. Je comprends que la méditation tient une place très importante. Pratiquant cet Art depuis peu, je me questionne. Est-ce que ça prend du temps ? Comment la médiation et la création de l’œuvre entre en connexion ? Bref, j’ai envie d’en savoir plus. On est là pour ça, n’est-ce pas ?

 

  • Je pense que ça dépend de chacun. Par contre, c’est vrai que sur ce projet, Pierre a créé tout un processus. On peut lire « Les Mystères de la Dame à la Licorne », il y a tout dedans. Il explique ça très bien. Après, je pense que chacun va vivre le processus de manière différente, puisqu’on est tous différent. On a tous des natures différentes, une sensibilité différente.

  • Je pense que l’important, c’est de se sentir aligné avec soi-même, son rythme et sa pratique. Le point de départ, c’est le choix du cœur. C’est quelque chose qu’on a envie de créer profondément, qui nous appelle et qui nous transcende. On sent qu’à travers cette œuvre ou à travers ce projet, on va découvrir une partie de soi-même et plus. Quelque chose qui va transcender notre vie.

  • Après, il y a l’aspect méditatif avec la méditation créatrice. Dans tous ces aspects méditatifs, il se passe plein de choses à l’intérieur. Dans mon expérience, il y a ce répondant avec notre vie. Plus j’entre dans mon sujet, plus je le travaille, plus il se passe des choses dans ma vie en correspondance avec ça. Il y a ce va et vient entre l’intérieur et l’extérieur, qui après, se développe, se déploie, à travers la pratique artistique. Quand je me sens prêt à commencer à travailler, à peindre, le fait de dessiner, de chercher les formes, les visages, les couleurs, ça fait écho avec ce qui se passe à l’intérieur de moi. C’est comme un rythme qui s’installe, une sorte de plongée dans un chemin de création.

  • Dans mon expérience, pour moi, le défi, c’est de toujours rester en équilibre entre l’intérieur et l’extérieur, entre le fait de travailler et le fait de nourrir ces images, ces symboles, par la pratique spirituelle, et leur donner vie en moi. Tenir bon, jusqu’à la mise en œuvre complète et finalisée de ce qu’on a voulu créer. Dans ce « tenir bon », dans « tenir le rythme », il se passe plein de choses en soi, une certaine forme de remise en question, d’épreuve, qui vient pour nous aider à aller jusqu’au bout de la création.

  • A des moments, quand on est artiste-peintre, on sent que ça bloque, l’inspiration n’est pas toujours là, on n’arrive pas à faire ce qu’on veut. Ce qui est génial dans ce processus, c’est que ça nous aide énormément à aller beaucoup plus loin, à se dépasser en tant qu’Artiste et en tant que personne. Tout ce que j’ai traversé, vécu, créé, ça rejaillit dans mes relations, dans ma manière de peindre, d’enseigner, dans ma manière de considérer les gens aussi.

  • Je pense que c’est cette Aventure Artistique « La Dame à la Licorne » qui a quand même duré plus de quatre ans, qui m’a motivé à aller plus loin par rapport à moi-même, et donc à créer l’Atelier. Je pense qu’une vraie démarche artistique où il y a tous ces ingrédients là, on en ressort différent. Moi, j’en suis ressorti différent. J’ai énormément de gratitude envers Pierre Lassalle. Ça m’a ouvert énormément de choses. Je peux dire qu’avant ça, je vivotais au niveau artistique et qu’après j’ai vécu une émergence de plein d’envies, d’inspirations. Je me voyais pouvoir créer plein de thèmes artistiques. Ça devenait possible ! Je me suis senti la capacité à créer avec Anne, l’Atelier, la Galerie, et aller encore beaucoup plus loin par rapport à moi-même et l’Art.

 

Wow ! La ! La ! Julien m’embarque dans une Aventure de Fouuu rien qu’en me parlant 😮 (je te conseille vraiment d’écouter l’audio, c’est vraiment wahou !!!

La quête de Julien et Anne en créant la Galerie et l’Atelier, c’était de vivre en tant qu’Artiste.

  • Et comme je t’ai dit tout à l’heure, c’était le Rêve de l’Atelier Renaissance. J’ai beaucoup regretté de ne pas avoir rencontré Léonard de Vinci. En créant cet Atelier, c’était un rêve qui devenait réalité : pouvoir partager la pratique artistique.

  • Dans la conception moderne de l’Art, la pratique n’a plus sa place. Je n’étais pas en accord avec ça. Pour moi, l’Art doit être porteur d’une certaine pratique qui permette l’émerveillement : une certaine forme de beauté, de réussite technique, même si le sujet doit être intéressant, profond ou merveilleux. Pour moi, c’était l’envie de transmettre ces pratiques, de les apprendre aux autres, d’aller vers les gens pour partager.

  • Moi, je m’occupe plus de l’aspect dessin et peinture. Anne, c’est plus l’aspect calligraphie chinoise et peinture chinoise, puisqu’elle est d’origine asiatique. C’est cette rencontre possible entre l’Orient et l’Occident, entre moi et Anne, entre les pratiques que l’on propose, entre nous et les autres. Et puis, montrer à chacun, qu’avec les bonnes techniques, les bonnes pratiques, tout le monde peut commencer à créer des choses très intéressantes et qui l’émerveille. Chacun porte des choses très fortes en soi. C’est pas simplement en projetant de la couleur – même si c’est très ludique et j’adore faire ça – qu’on y arrive, mais on peut faire sortir de belles formes de soi-même.

  • Cet apprentissage, cette transmission de la pratique artistique, que ce soit par la gravure, par le dessin, par l’anatomie, par des formes plus modernes comme la colorisation numérique, pour moi, c’est très important.

 

Et ça se voit ! Julien transmet son Art avec passion ! Je peux te l’assurer ! J’en suis la preuve vivante :O Quand je suis arrivée pour la première fois à son cours de dessin, j’étais terrorisée par la feuille blanche et je me croyais complètement nulle !!! Et il m’a démontrée tout le contraire ! Je t’assure que c’est bluffant !

Quels sont les projets à venir pour la Galerie, l’Atelier, pour toi en tant qu’Artiste ?

  • On a eu tout un premier pôle avec la Galerie, où l’on a essayé de découvrir plein d’Artistes différents. Maintenant, on aimerait développer les thèmes qu’on a envie d’explorer depuis longtemps, nous deux, en tant qu’Artistes. On s’est rendu compte qu’on adore enseigner, on adore découvrir d’autres personnes, mais on a aussi beaucoup de choses à dire, à exprimer. Donc, on voulait aussi développer cet aspect là dans les prochaines années.

  • J’adore cet aspect mythes et légendes. Pour moi, ce sont des sources d’inspiration. J’ai toujours été émerveillé par ça. Quand j’étais jeune, je lisais plein de livres d’héroïc-fantasy, de science-fiction, de mythes, même des textes anciens. Le livre qui est le plus resté gravé dans ma mémoire et dans mon cœur, c’est « L’Odyssée » de Homère. Ce livre, j’ai toujours rêvé d’en faire quelque chose. En 2012, j’ai créé une exposition, à partir du livre : une série de seize tableaux. Ça été un gros défi pour moi, qui venait après « La Dame à la Licorne ». Depuis, je me suis dit : « ah ouais ! C’est génial ! J’adore ! ».

  • J’adore puiser dans ces légendes, énormément de thèmes. Après, j’ai réalisé une exposition sur le thème de l’Ange, tout le monde angélique, la mythologie angélique. Ce monde très inspirant qui est réel pour moi. Là, j’ai d’autres projets artistiques que je souhaite créer, toujours par rapport aux légendes, à Homère, à l’Iliade, par rapport à certains mythes comme Perséphone… C’est vrai que j’aime beaucoup les mythes grecs, je les trouve très parlant. Et aussi avec tous ces mythes nordiques, avec Odin, tous ces dieux … Il y a une telle richesse de scènes, d’expériences, de rencontres, dans ces textes. Dès que je commence à ouvrir un livre comme ça, j’ai une foison d’image qui vient à moi. J’ai tout de suite envie d’en faire quelque chose.

 

Han ! J’adoooreee !!! Mais comment tu fais pour canaliser tout ça ???

 

  • … C’est très dur … (rires). Effectivement, il faut arriver à se concentrer. Ce qui m’aide, c’est de créer des carnets. J’ai pas mal de carnets. A chaque fois que j’ai une idée qui vient, je m’achète un carnet. Je dessine énormément dedans, je prends des notes, j’en fais un carnet d’Artiste, un carnet de projet. Je colle des photos, je griffonne, je rassemble des idées. Ça dure à peu près trois semaines-1 mois. A la fin de ce temps, le carnet est rempli. Tout ce qui me vient par rapport au projet est mis dedans. Même si je n’ai pas le temps de commencer les tableaux tout de suite, tout est là. Je peux aisément y revenir. Ça peut être très précis. Je peux avoir le nombre de tableaux, la dimension, le matériel qu’il me faut. Pendant cette période, je peux aller acheter le matériel. Je prépare mes fonds pour que tout ce qui prend du temps ait été fait avant. Quand c’est le moment, je rouvre mon carnet et c’est parti ! Tout est prêt ! Je n’ai plus qu’à !

 

Quand Julien est en pleine création, il lui faut un temps où il ne pense plus qu’à ça. Ça peut être une semaine, deux semaines … Un mois, c’est plus rare.

 

  • C’est tout le défi de rester concentré. En tant qu’Artiste, mon défi c’est ça ! Je suis très sollicité par l’Atelier, par la Galerie. A un moment donné, il faut que j’arrive à me déconnecter pour rassembler mes forces. Quand je créé, j’ai l’impression d’entrer dans un monde. Je continue cette dimension méditative, c’est quelque chose qui appartient à ma pratique maintenant. C’est rentrer dans un monde à l’intérieur, mais aussi, quand on peint, c’est être immerger dans ces images, ce sujet et penser presque exclusivement qu’à ça. J’ai besoin de me concentrer vraiment dessus et de ne pas courir à droite et à gauche.

 

Je trouve ça délicieusement magique d’être à fond dans sa création. Pour l’avoir déjà vécu, je trouve ça vraiment grandiose ! Je me demande comment Julien gère le retour à la réalité …

 

  • Souvent, je suis très heureux d’avoir terminé. Pour moi, c’est comme une sorte de défi sportif. C’est un défi artistique, d’arriver à faire, par exemple, huit, dix, quinze, seize tableaux, qui me semblent aboutis, qui semblent porteurs de quelque chose de particulier, de valeur réelle, de qualité soit artistique, esthétique ou spirituelle. C’est quand même un défi énorme ! Et moi, je suis super heureux quand j’ai terminé. Je pense qu’après, il y a tout le défi de ne pas juger ce qu’on a fait, de dénigrer, de l’amoindrir. J’ai ce défi là ! J’ai un élan de joie et après j’ai des doutes qui apparaissent. Ensuite, j’ai l’envie de le partager avec les autres !

 

Où partages-tu cela ? J’ai eu beaucoup de mal à trouver tes œuvres sur la toile.

 

  • Il y a eu toute une période de maturation. On a fait plusieurs expos. Ces dernières années, j’avais beaucoup tourné dans la région, dans différents lieux d’exposition. Après, nous nous sommes consacrés à la Galerie d’Art. On exposait dans notre galerie. Ça nous a permis de vivre une expérience super intéressante avec Anne. Nous avons collaboré à deux pour créer des tableaux ensemble. Ça été super passionnant !

  • Ces derniers temps, nous avons eu un autre projet, nous voulions créer une Galerie d’Art en ligne. Les tableaux n’étaient pas visibles parce que la galerie en ligne était en cours de création. Et là, elle vient d’ouvrir ! Elle s’appelle Legendart : legendart.fr. C’est un projet qui nous tenait à cœur depuis longtemps, de créer une plate-forme de présentation d’œuvres d’art. Il y a nous et aussi plein d’autres artistes qu’on aime bien, dont on trouve le travail fabuleux.

  • Je suis émerveillé de tout ce que ces gens peuvent créer, tout ce qu’on peut créer. Cette diversité ! Il y a tellement de choses à faire, à montrer, à partager. La galerie Legendart est disponible en une dizaine de langues. Notre but, c’est que ça puisse être visible un peu partout dans le monde.

Les images de « Dame à la licorne » sont visibles sur le site. Vous pourrez découvrir la beauté de ces images qui sont très inspirantes.

  • Je dirais nourrissantes pour le cœur et l’Esprit.

 

Le plus grand rêve de Julien :

 

  • Je pense qu’il y a plein de rêves possibles pour soi-même, pour les autres, même pour différents aspects de soi-même.

  • Le rêve qui me tient à cœur aujourd’hui, c’est que le maximum de gens découvre les tableaux de la licorne. Ils sont tellement riches, tellement porteurs de valeurs importantes. On peut y puiser tellement de choses pour soi-même, pour sa vie. Ils ont un message tellement beau par rapport aux relations, par rapport à l’évolution spirituelle, à la réalisation de soi-même, au partage et au chemin vers plus de don, plus de sincérité, plus d’amour. Je pense qu’ils gagnent vraiment à être connus du plus grand nombre. Ça serait le rêve, que les licornes se déploient un peu partout.

 

Qu’est-ce qui te plait le plus dans l’Aventure du Pink Power Tour ?

  • Qu’est-ce qui me plait le plus dans cette Aventure ? Je pense que c’est ce jeu de découverte des gens. Pour moi, ce que tu fais, c’est vraiment t’intéresser aux autres en entrant dans leur univers. Tu montres que chacun a une partie de lui super riche. C’est comme si ça allumait des petites lumières chez les gens. Ça montre que tous, on porte quelque chose de super beau en soi et qu’il y a plus qu’à !

 

Waouh ! Quelle Aventure ! Je n’ai pas vu le temps passer ! J’espère que tu as pris autant de plaisir que moi, cher lecteur ! 🙂 Tu sais ce qui serait génial ? Ça serait de partager cette interview au plus grand nombre ! Alors si tu en as l’élan, fais-toi plaisir ! Si tu ne le fais pas pour toi, fais le au moins pour la préservation des licornes dans le monde <3 <3 <3

Merci Julien, ça valait le coup de se courir après pour cet interview !

Pour rencontrer Julien, ça se passe par là :

New Art Gallery

Atelier d’Art Nouveaux

Legendart


Site internet de Pierre LassalleRenaissance de l’art

Mimi the Clown et si on riait un peu ?

Mimi the Clown et si on riait un peu ?

J’avais déjà repéré le travail de Mimi depuis quelques temps. Disons qu’il est assez reconnaissable 😉

Jusqu’au jour où je suis tombée par hasard … ou pas … sur une de ses créations lors d’une ballade en nature en juillet  dernier. C’est à ce moment là que je suis entrée en contact avec lui.

Quelques mois plus tard, je l’ai rencontré en vrai de vrai lors des portes ouvertes des ateliers d’Artistes. Il se trouve que son atelier n’est pas si loin de chez moi en plus ! Comme quoi, on a souvent des pépites près de chez soi, dont on a même pas conscience.

La rencontre avec Miguel et Mimi The Clown a été déterminante. J’ai été touchée par sa générosité et sa sensibilité. C’est donc tout naturellement que je suis revenue vers lui pour t’offrir une parenthèse inattendue, à travers son regard d’Artiste.

Il était une fois Miguel Donvez, qui un jour, est devenu Mimi The Clown.

 

  • Je voulais prendre un nom qui était simple à retenir, pour éviter les noms de taggueurs du style « Z327-12 » qu’on ne retiendra jamais.

 

Mimi était un surnom qu’on lui donnait souvent étant enfant, alors c’est tout naturellement que c’est devenu son nom d’artiste.

 

Alors pourquoi le clown ? (je sais que Miguel déteste cette question … mais il m’a quand même répondu, Merci <3 )

 

  • Il me fallait un personnage et je trouvais que le clown représentait le mieux notre époque.

 

Mimi fait passer un message fort à travers ses tableaux. J’y vois un « pied de nez » à ce monde qui se décrit d’une façon si sombre à travers les médias. En quelque sorte une ironie face à cette grande mascarade qu’on nous sert au quotidien !

 

  • Picasso disait qu’on peignait toute notre vie la même chose. Évidemment que j’ai un message et que j’essaie de m’approcher au plus près du message voulu.

  • Je pense que mes tableaux sont assez explicites…

 

Oui ! Le message est très clair ! Rions un peu dans ce monde de brutes ! J’ai envie de dire aux gens : « ne vous laissez pas dominer par la peur dans laquelle la société voudrait nous maintenir ». Je trouve que les œuvres de Mimi amène de la joie dans notre quotidien. C’est en ce sens que sa démarche m’a interpellé au premier coup d’œil.

 

  • Complètement ! On a plusieurs possibilités. On peut s’effondrer ou en rigoler. J’ai choisi d’en rire.

  • Évidemment, personnellement, je n’en ris pas toujours, mais je fais tout un travail pour aller au-delà. Sinon, on ne ferait plus rien. Il faut prendre conscience que nous ne sommes pas là pour longtemps. Et dans ce cas-là, autant en profiter !

 

Je trouve que c’est un message fabuleux que l’on peut tous appliquer dans nos vies de tous les jours.

Que choisis-t-on de regarder ? Sur quelle facette décidons-nous de porter notre attention ?

C’est un travail de chaque instant que Mimi retranscrit formidablement bien à travers ses œuvres.

 

A ce stade de l’interview, je m’intéresse de plus près au processus de création de Mimi. De l’idée à la réalisation, ça se passe comment ?

 

  • Comme beaucoup d’artistes, j’ai un cahier à idées, que je ballade tout le temps avec moi.

  • L’idée peut venir en marchant, en faisant caca ou en discutant autour d’une bière.

  • L’idée ne prévient pas quand elle arrive.

  • J’accumule des idées et parfois je suis pressé d’en réaliser une. D’autres restent à l’état d’idée dans le cahier, et je peux les ressortir 6 mois, 1 an, 2 ans après. Je la note, parce que souvent, une idée c’est très fugitif, et si on l’attrape pas … Elle peut revenir, si l’idée se transforme en obsession.

  • Un moment, il y avait une pub SNCF où l’on voyait un petit bonhomme qui grandissait, qui grandissait, au fur et à mesure des discussions. En fait, ça symbolisait l’idée. Je trouvais que ça représentait bien ce processus là.

  • Une idée, il faut la travailler aussi.

  • Il y a des idées qu’un ami peintre appelle « Un meurtre parfait » ! C’est-à-dire : l’idée est là et Boum ! On la jette sur la toile ! Et ça y est c’est terminé ! Et on n’y touche plus. Mais c’est assez rare …

  • Souvent, je les note et je les travaille en lisant, en discutant, en faisant des recherches, en voyageant. Si l’idée reste au fond de ma tête et que j’y repense plusieurs fois dans la journée ou plusieurs fois dans la semaine, souvent… Ah ! Et si elle me fait rigoler aussi ! C’est le facteur déterminant. Si je souris intérieurement, si je me dis « Putain, Miguel t’es grave ! », celle-ci, elle est bonne.

 

Excellent ! Ça se ressent énormément dans le travail de Mimi. Quand tu vois ces œuvres, tu te dis : « non, mais il a dû trop se fendre la gueule à créer ! »

 

  • Au pochoir, c’est le résultat final en fait ! On se fait un peu mal parce qu’on a le résultat à la fin. Maintenant, avec l’expérience, je sais si ça va être bon ou pas.

  • Quand je termine une toile et qu’elle est bonne, je rentre chez moi, j’ai le smile !

  • J’ai réussi quelque chose.

  • Il faut que je me surprenne moi-même ! J’ai besoin d’être surpris !

  • Souvent en vieillissant, on se surprend moi, on a moins de surprises des choses qui peuvent nous arriver dans la vie. Moi, je les recherche encore, un peu comme un gamin qui veut ses cadeaux. Je veux mes cadeaux aussi !

 

Et quand on a plus d’idées, comment ça se passe ? Comment Miguel et Mimi The Clown traversent ce genre de phase ?

 

  • J’ai confiance en moi. Il faut avoir confiance en soi. Dans ces moments-là, je regarde dans le temps, ce que j’ai réussi à faire. Je me dis que si j’ai réussi à faire ça, à cette époque là, aujourd’hui, où j’ai plus d’expérience, pourquoi je n’y arriverais pas ?

  • J’ai un truc particulier, j’ai appris à parler italien. Quand j’ai commencé, je ne savais pas parlé un mot. Aujourd’hui, je sais le parler et je peux tenir une conversation facilement. Ça veut dire que j’ai réussi à acquérir quelque chose, une valise, une connaissance bien précise. L’Art, c’est quand même plus abstrait, plus compliqué à définir. Une langue, c’est « on sait ou on sait pas ». Si j’ai réussi à faire ça pourquoi je ne réussirais pas autre chose.

  • Il faut avoir confiance en soi, sinon à l’époque à laquelle on vit, on peut vite être abattu. Quand j’étais plus jeune, je faisais de l’endurance. Mon père me disait : « tu sais, tu en chies mais les autres qui sont à côté de toi, ils ne te le disent pas, mais ils en chient autant que toi ! » Et c’est vrai !

  • Je vois ça comme une course d’endurance aussi. Il faut tenir très longtemps et je suis assez endurant.

  • Faut avoir les nerfs aussi !

 

Work in progress …


 

Le témoignage de Miguel m’a touché en plein cœur car je les ai connu ces phases d’artiste où ton esprit est embrouillé, et je les connaitrais sans doute encore. C’est une très bonne piqûre de rappel. Se souvenir de tout ce qu’on a été capable d’accomplir. Tellement vrai. Tellement simple. Si simple, qu’on a parfois tendance à oublier tout ce dont on a été capable, les projets que nous avons réalisé, les choses que nous avons crée, accompli … MERCI <3

 

Tout est possible alors ?

 

  • Tout est possible. Après je me mets tout le temps des limites. Il faut être raisonnable. Je ne suis pas au niveau de Picasso. Il y a des stades qui sont trop hauts. Peu importe, il y a des stades inférieurs qui sont déjà pas mal. Je suis satisfait.

 

Je pense qu’on n’a pas à se comparer, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Chacun a sa propre façon de faire …

 

  • J’aime bien prendre des étoiles. Je sais que je n’arriverais pas à les attraper, mais je saute haut.

 

Yes ! Ça donne l’élan de se dépasser ! Mimi collectionne les citations de grands artistes, des reproductions de grands peintres. Ce n’est pas forcément par envie de faire la même chose mais ça le guide.

 

  • L’Être Humain arrive à certains sommets, pourquoi pas moi ?

  • Enfin, pas des sommets, ça serait présomptueux… comment dire … Mimmo Rotella a dit avant sa mort : « je n’ai pas peur de mourir parce que, dans ma vie d’artiste, j’ai eu l’occasion à certain moment de parler avec Dieu ». Évidemment, ce n’est pas Jésus-Christ ou une religion en particulier. C’est qu’il s’est élevé.

  • C’est ça que je cherche : c’est m’élever !

  • Pas de parler avec Jésus … (rires)

 

Le moment préféré de Mimi quand il crée, c’est la Réussite. Quand il passe à autre chose, qu’il signe la toile et qu’il repart !

Là, il se dit  » ça y est ! J’ai fait mon meurtre ! »

 

  • C’est le travail accompli. Je mets la toile de côté. Parfois, je l’enlève et je la mets dans le stock pour ne pas m’influencer, pour aller encore plus loin, prendre un autre chemin. Pour explorer encore quelque chose.

  • Ce n’est pas vrai pour toutes. Certaines toiles qui ont au moins une partie que je considère réussie, que j’aimerais réinterpréter sur une autre, je m’en ressers. Je la mets en sursis. Je la laisse encore à côté de moi.

  • Quand je veux vraiment passer à autre chose, je la mets de côté et « Next » !

  • Il faut apprendre à tourner la page.

  • Il y certains artistes qui vont repeindre, repeindre et repeindre par dessus, sans jamais passer à autre chose. Je sais poser la toile et complètement passer à autre chose.

 

 

Des fois on se focalise sur des détails, on y arrive pas, on recommence, on s’acharne à vouloir que tout soit parfait, alors qu’on ferait mieux de lâcher prise un moment et de revenir plus tard…

 

  • Tout à fait ! Et tout d’un coup, on va revenir deux jours après. Le fameux geste parce qu’on était fatigué ou qu’on avait une sale idée qui nous tracassait, comme par hasard là, on y arrive du premier coup. C’est particulièrement valable en informatique. C’est complètement aléatoire. Tu ne vas pas réussir à installer un programme. Tu laisses, tu reviens le lendemain et bing ! il s’installe tout seul.

 

  • C’est marrant parce qu’en lisant des autobiographies de n’importe quel artiste, on retrouve ces processus qui sont très particuliers, que seuls les artistes peuvent connaître.

  • Souvent, ça me rassure de voir que des grands peintres se sont frottés aux mêmes problèmes.

  • Je lisais récemment des paroles de Cy Twombly et de Dubuffet. Alors eux, tout seuls dans leur atelier, maintenant décédés. Et moi, tout seul dans mon atelier … On dit que l’Art résiste à la mort et c’est particulièrement vrai pour ça. Même Léonard de Vinci est tombé sur les mêmes problèmes que moi. Sans me comparer du tout ! Parfois je suis un peu fou mais bon … ce sont des problèmes de peintre …

 

 

En ce moment, Mimi reprend des œuvres de grands maîtres et les retravaille. Parfois il en est proche, parfois il s’en éloigne beaucoup.

 

  • A vrai dire, je ne regarde pas l’œuvre originale quand je le fais. J’ai une vague idée et ça me suffit. Je réalise une vingtaine de toiles nouvelles. Après, j’ai d’autres choses en cours mais c’est encore trop tôt pour en parler.

 

Le plus grand rêve de Mimi The Clown :

 

  • Peindre longtemps. Travailler longtemps. Ne pas mourir tout de suite.

  • Après … j’aime voyager, j’aime peindre et je fais les deux.

 

Miguel vit son rêve tous les jours et je trouve ça terriblement inspirant.

 

  • Aujourd’hui, on est lundi et je suis content ! Une journée de travail en plus. Je me lève, je sais ce que j’ai à faire. Je suis ici, je mets la musique, je fume ma clope et je peins. Que demander de mieux ? Je fais vraiment ce que je veux. Je mets la musique à fond. J’ai la chance de vivre de ma peinture. Je ne suis pas le peintre qui vend le plus mais je vends suffisamment pour en vivre. Ça va quoi !

 

Merciii Mimiiiii !!!

 

Qu’est-ce qui te plait le plus dans l’Aventure du Pink Power Tour ?

 

  • Je sais pas … On avait discuté ensemble et tes questions différaient quelque peu des interviews habituelles, où l’on me demandait : « combien coûte tes œuvres ? ». On s’en fout de ça ! La partie économique est importante, mais n’a rien à voir avec l’Art. Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’Art. Et le processus de création. J’avais été interviewé, je ne sais plus par quel magazine… Ils me posaient les mêmes questions, des questions de prix, d’expositions, comment on fait pour démarcher … C’est important mais je m’en fou ! J’aurais préféré qu’on me dise : « Et le vert ? c’est pas trop compliqué le vert à travailler ? », ces obsessions là … Ou alors : « le violet ? t’as déjà essayé de travailler du violet ? ». Bah, non, c’est compliqué…

 

On aurait encore pu parler pendant des heures je crois. On fait une seconde interview pour parler des couleurs et de multiples terrains d’exploration ???

 

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Laisse-toi porter, laisse-toi inspirer et inspire à ton tour cher co-cocréateur 😉

L’univers des Artistes, des créateurs, des porteurs de projets, une vision nouvelle, un autre regard sur la Beauté d’un monde à multiples facettes, mettre en lumière les Êtres, grâce à une approche unique et multiple, c’est ce qui me fait sauter du lit le matin ! Alors je continue ! Quoi qu’il arrive, je m’engage à faire ma part chaque jour.

A très bientôt pour une nouvelle interview pétillante !!! La suite au prochain épisode 😉

Immersion dans l’univers de Kaelie Wan …

Immersion dans l’univers de Kaelie Wan …

C’est parti pour la 1ère interview de l’été !!! (oui oui c’est l’été !!! Si si je t’assure !!! 😀 😀 😀 )  

Aujourd’hui je t’emmène dans l’univers de Fabienne Le Vacon , alias Kaelie Wan… J’ai rencontré Fabienne, il y un peu plus d’un an (et depuis je ne l’ai plus quitté :p).

Fabienne est professeur d’Arts internes, praticienne de Shiatsu, Artiste-peintre … Une femme généreuse à multiples talents que je suis fière de connaître et de partager son univers avec toi.

Entrons en immersion dans l’univers de Kaelie Wan …

  • Qui est Kaelie Wan ?

C’est mon nom d’Artiste depuis plusieurs années. C’est un nom d’origine celte que j’ai créé. Ça représente un peu qui je suis en tant que peintre. Le sens qu’on pourrait lui donner, c’est

une volonté d’amener une forme de lumière et de générosité jusque dans l’obscurité.

C’est mon idéal d’Artiste en fait. J’essaie au mieux de vivre ce nom avec cette identité, dans ce que j’fais… et puis ce sont mes origines celtes 😉

 

  • Qu’est-ce qui t’a sensibilisé à l’Art ? Comment l’Art est arrivée dans ta vie ?

Je pense que c’est une nature artiste.

Même si on a tous cette nature d’artiste, après qu’est-ce qu’il l’a réveillé ? Pourquoi ça a pris le dessus ?

J’ai eu la chance de grandir dans l’Art.

J’ai fait de la danse et de la musique étant petite. Et puis des ARTS Martiaux, je dis bien ARTS Martiaux, c’est un Art, même si c’est un Art très « martien »… ça reste une forme d’Art du mouvement. D’ailleurs la danse m’a amené aux Arts Martiaux. Ce sont deux arts du mouvement même si la finalité n’est pas la même. Ça a toujours été présent dans mon enfance.

Après, ça été aussi l’influence de mon parrain,

Yvo Jacquier, un artiste peintre très riche d’enseignement, très passionnant.

Je l’admire beaucoup. Il continue d’œuvrer, il vit à Prague depuis quelques années. Et étant enfant, je l’ai cotoyé, j’ai visité son atelier, j’ai perçu son univers, sa façon de créer.

En plus il est multi-talents.

Il avait un côté musicien. Beaucoup de choses me touchaient énormément dans son approche :

sa passion, sa volonté de se battre en tant qu’Artiste dans sa différence. C’est un chercheur, un explorateur, c’est quelqu’un qui a un univers très très riche, qui aujourd’hui se consacre beaucoup à la Géométrie sacrée dans l’Art.

Il a joué un vrai rôle de parrain en tant que modèle, en tant qu’Artiste, un peu décalé, assumant complètement sa différence. Donc, ça m’a énormément imprégné.

 

C’est énorme et fascinant ! Ça me donne super envie de le connaître !

 

C’est vrai qu’il m’a imprégné, même si je ne m’imaginais pas vivre de cette profession, une fois adulte. J’avais d’autres idées, et aussi j’avais cette croyance, qu’en tant qu’Artiste, on a pas vraiment une place dans ce Monde. Je voyais que lui, se battait pour ça ! Il est plus âgé que moi, donc je le voyais en tant que jeune adulte, lutté énormément. Donc, c’est vrai que j’avais mis un peu ça de côté.

Finalement la vie m’a ramené à ça, une fois jeune adulte aussi, à réaliser que c’était essentiel pour moi d’apporter ce que je voulais apporter aux gens à travers l’Art, tout simplement …

 

  • Comment tu décrirais ton style artistique ?

J’essaie de ne pas avoir de style quelquepart… Ce qui décrirait le plus c’est ma recherche et mon idéal de ce que je veux vivre par rapport à l’Art.

Aujourd’hui, je suis plus dans l’heroïc-fantasy et l’illustration, mais ça n’a pas toujours été le cas. En plus, là on parle en tant que peintre mais j’ai été Artiste dans d’autres arts. J’ai été Artiste du mouvement, j’ai eu une compagnie pendant des années. J’ai été musicienne.

Je ne m’attache pas tant à une forme ou un style.

Pour moi ce qui compte, c’est plus de considérer que

l’Art c’est comme une porte vers l’invisible.

Et moi, ce que j’aime, c’est d’ouvrir cette porte, et de permettre aux gens de découvrir un autre univers, d’explorer autre chose, et notamment ce monde invisible ou le monde de l’Énergie, de la féérie ou de la Magie, ce qui correspond vraiment à mon domaine.

 

  • Donc, tu cherches à travers ta création, à faire passer des messages particuliers ou des émotions particulières ?

Un message c’est sûr ! Pas les émotions.

Je ne défini pas du tout l’Art comme devant susciter des émotions.

Pour moi l’émotion c’est bien en dessous de ce qu’est l’Art.

L’Art pour moi doit susciter des ressentis et c’est beaucoup plus profond.

L’émotion, on peut en avoir avec … hum … une pub, peut faire vivre des émotions ou du divertissement. Trop souvent l’Art est à un niveau de divertissement.

L’émotion ça va, ça vient, c’est pas du tout ce que je veux provoquer. C’est plus un ressenti. Un ressenti c’est plus profond que ça. Donc c’est un challenge, je ne dis pas que j’y arrive ou quoi … mais en tout cas je chemine vers ça.

Un ressenti c’est par exemple : de la paix , de la douceur, une fluidité, un ressenti de vie. Ça c’est du domaine du ressenti, c’est pas de l’émotion.

Déjà je me met le challenge de créer pour que ça fasse émerger des ressentis et non des émotions, ce qui est beaucoup plus difficile, mais à mon avis, beaucoup plus intéressant. Et qui vient capter les gens plus dans ce qu’ils sont et qu’ils aient envie d’explorer cette part en eux, qui a bougé dans ce ressenti. Et non, juste une émotion qui va, qui vient…

Pour moi c’est trop superficiel le domaine de l’émotion ou c’est trop mélangé à l’art spectacle sensationnel.

Je suis plus sur une thématique ou une idée que l’art, ça porte une certaine vibration, une vibration qui peut harmoniser, voir qui peut être une forme de guérison.

Etant à côté thérapeute, étant dans l’énergétique, je suis très sensible à ce qui se passe dans l’œuvre d’art, au moment où l’on produit une œuvre d’art, qu’on la présente à un public. Je suis concentrée sur la qualité de ce qui va émaner, de ce qui passe dans la toile… Et pour moi c’est ça qui va forcément toucher l’Être, consciemment ou inconsciemment. J’essaie que ce soit de la meilleure qualité possible pour que ça aille chercher le plus beau et le plus inspirant en lui. C’est ma vision de l’Art.

Donc, c’est pas tant que j’ai un style, c’est que tout mon style, se met au service de cet idée de vouloir apporter une certaine force de guérison à travers l’Art. Donc ça demande de travailler beaucoup sur soi parce qu’il s’agit pas de faire sortir n’importe quoi de soi. Ça demande d’être dans une vraie introspection et quête intérieure. J’peux pas laisser passer n’importe quoi. Il y a vraiment une idée de travail profond derrière.

 

  • Comment tu fais quand tu as une idée ? Sais-tu bien à l’avance ce que tu vas créer ? Comment se passe ta démarche de création d’une œuvre ?

Justement comme je ne veux pas être dans le fait d’ouvrir quelque chose, laisser passer, et ce qui sort, ça serait peut-être des choses bien mais peut-être aussi des choses inconscientes, obscurs ou quoi … j’veux vraiment être dans un maximum de clarté, par respect pour la personne qui verra ensuite l’œuvre. Je sais que tout s’imprègne, ayant cette sensibilité.

Forcément, je fais un travail en amont, de choisir l’Essence de mon message. Après ce n’est pas tant que je choisis la forme que ça va prendre, mais plus : en substance, c’est quoi ? Ensuite, quand je suis face à cette substance, cette volonté… Admettons que je veuille faire passer quelque chose de l’ordre de la Vie, ça me met face à, où, moi j’en suis par rapport à ça et ce que je suis capable de faire passer.

Ça me faire vivre toute une Aventure en moi pour que ce soit ce ressenti, cette qualité qui puissent être le meilleur de ce que moi j’en vis de cette Vie qui va passer. Et au fur et à mesure, ça va s’incarner dans une forme. Je vais donner une forme en lien avec mon art, avec mon support.

 Mais il y a vraiment un chemin…

Je travaille avec la méditation, donc ma première phase c’est toujours un côté vraiment introspection, d’aller chercher le plus haut et le plus beau du thème que j’ai envie de partager.

Et puis, de faire aussi un chemin de nettoyage de moi vis-à-vis de ce thème pour être la plus honnête possible et que ça aille chercher les gens dans le meilleur de ce qu’ils emportent.

 C’est comme un effet « écho »… donc ça, c’est ma démarche, tout le temps.

Et ça correspond à un courant artistique que j’aime beaucoup et que j’essaie de vivre à ma mesure depuis des années, qui associe la méditation et la pratique artistique.

Ça m’a toujours interpellée parce que je pratiquais déjà la méditation, je pratiquais l’Art. Et je me disais : « j’ai pas envie d’être devant la feuille blanche, d’être perdue … je veux connaître ce processus créateur, j’veux pouvoir être la plus consciente possible pour que le résultat soit le plus fidèle possible et que ça apporte quelque chose de vraiment constructif dans ce Monde. »

Et pas balancer n’importe quoi ! Donc, j’avais déjà cette rigueur et cette éthique, donc la rencontre avec cette dynamique de l’art sophianique, ça été vraiment comme un fil conducteur pour moi. Du coup, j’ai des phases comme ça qui me permettent d’être vraiment actrice et consciente.

 

  • Ça prend du temps ces phases là ? Je ne me rends pas compte …

Pas forcément … ça peut si le sujet est vaste. Après, si c’est quelque chose que je suis déjà en train de travailler, qui est en train de mûrir ou que je suis déjà en train de traverser, il y a déjà de la substance. Pour moi c’est un peu comme une substance qui doit être là en amont, déjà disponible.

Si le sujet est très élevé ça va demander plus de temps. C’est comme si il fallait aller chercher plus haut, s’entrainer à aller vers le plus beau de ça.

En plus ce qui m’intéresse dans le processus, c’est que si je choisis un sujet, je vais forcément être confrontée à ce sujet dans ma vie pour faire un point avec. Pour essayer moi, d’avoir un progrès et du coup, c’est un peu le fruit de ce progrès, que je vais pouvoir faire passer dans mon art.

Donc, selon ce que j’en vis, ça prend plus ou moins de temps. Et des fois c’est assez rapide parce que c’est immédiat. J’avais fait un personnage qui est très comme ça en posé, en forme de méditation… ce sujet, il est venu rapidement parce que je pratique tous les jours la méditation. C’est un peu pour moi comme une évidence. C’était déjà disponible. Après je sens qu’il y a des choses qui sont moins disponibles et qui me demandent beaucoup plus d’effort, c’est le DÉFI. Ça devient, du coup, une Aventure ! C’est là où ça a de la valeur, c’est que je livre le fruit d’un combat, c’est pas quelque chose qui vient qui part ou qui est extérieur !

 

  • Tu as un moment préféré dans ton processus de création ?

 Le moment préféré c’est quand je passe ce fameux cap qui arrive à chaque fois où j’ai l’impression que j’y arriverais pas ! 

(LOT OF RIRES !!!)

En fait entre le monde intérieur, l’image qu’on a, l’impulsion qu’on a … Le monde intérieur pour moi, c’est assez parfait, pur, clair. Il y a quelque chose que je peux percevoir comme ça, un peu idéal. Puis, au moment de réussir à le mettre en forme concrètement, que ce soit dans un mouvement, dans la musique ou dans une image, il y a toujours une face terrible que je suis obligée de traverser, de doutes « est-ce que je vais y arriver ou pas ? Ma technique est imparfaite »… Quelque chose comme ça qui est difficile et qui demande tout un combat pour réussir à traverser ça, sans vouloir quelque chose de forcément parfait, mais en tout cas être fidèle à l’essence de ce que je voulais mettre.

C’est sûr, quand j’arrive à traverser ce cap c’est le meilleur moment !

 

YESSS !!! VICTOIRE !!! You ouh !!!

 

Il y a comme un moment où dans le support, je vois en écho, l’essence de ce que je voulais vivre, même si ça sera jamais la même chose, sinon faudrait que les gens viennent dans mon Monde Intérieur, c’est pas possible !!! (rires)

Mais je me dis que dans cette Essence là, l’autre va peut-être reconnaître une essence commune à ça… Si je sens que ce qui vibre est fidèle à ça, pour moi c’est le meilleur moment c’est sûr !

Alors quand après, il y a le moment de rencontre avec un public, que la personne voit et que ça fait émerger en elle quelque chose. Et sans qu’on lui dise, elle dit « ah ! ça me fait penser à ça ! », et qu’en plus on y a mis en qualité, c’est encore plus beau.

Après c’est ouvert, les gens reçoivent comme ils le veulent, suivant leur sensibilité, mais c’est sûr que c’est le meilleur moment …

 

  • Tu te vois comment d’ici 3 à 5 ans ?

Mon univers d’Artiste a été un peu réduit ces derniers temps, comme j’étais sur un gros projet, sur la création du Dojo, sur les Arts Martiaux, sur ce que j’ai mis dans ce domaine. Ça m’a énormément occupée. Pour moi, maintenant, et dans le futur proche c’est le fait de pouvoir mettre beaucoup plus de temps et d’énergie pour développer cet univers artistique.

Donc, je sais pas où je serais ou quoi, mais c’est sûr qu’il y aura à nouveau un équilibre. Ce que je veux faire passer par rapport à l’art, c’est une forme d’espérance, puisque c’est de susciter, d’aller chercher le meilleur en chacun. Mais c’est aussi ce que je fais passer à travers les Arts Martiaux, puisque l’idée, c’est que les gens retrouvent confiance en eux, ressentent qu’ils ont de la Force. C’est le même message quelque part que je veux mettre dans l’Art.

Du coup pour moi, le futur c’est de pouvoir l’amener à la fois dans les Arts Martiaux, à la fois dans l’Art. Que ça touche le maximum de gens, qui peut-être n’irait pas vers le monde des Arts Martiaux mais qui à travers ces images d’heroïc-fantasy, ressortiront une certaine force de combat ou quelque chose qui les boostent. Ce serait ça le futur proche, réussir à ce que ça prenne autant de place et que ça s’équilibre.

 

  • Tu as des dates, des projets à venir en 2016 ?

Oui, ça va commencer début d’été ! Le fait que mon Atelier soit dans le Dojo où je suis, l’Atelier est un peu en retrait… donc il va de plus en plus prendre sa place dans ce lieu qui est assez grand.

A partir de juillet, une ou deux fois par semaine, je vais faire atelier ouvert.

Je me dis que c’est intéressant de voir un artiste en train de travailler, et puis c’est l’occasion de discuter, rencontrer des gens.

Dans le monde de la peinture, on peut être seul, un peu dans son coin, donc c’est toujours enrichissant… Si on fait ça, c’est pour partager.

L’Art, c’est un médium énorme pour partager et rencontrer l’autre.

Toutes les semaines, il y aura des moments de rencontre et de partage, sur la création en cours, sur des thématiques plus larges. Donc ce sera toujours une exposition, une illustration en chantier et puis l’occasion de discuter, rencontrer des gens pendant tout l’été.

Ensuite le 1er week-end d’octobre, il y aura une exposition un peu plus structurée, puisque je fais partie des Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes du Nord.

Cool ! On va enfin voir Kaelie Wan en action !!! Youpiii !!!

 Avec ses nouvelles œuvres … 😉

 

 

  • Quel serait ton plus grand rêve ?

Mon plus grand rêve … Je crois que… mon plus grand vœu aussi, ça serait peut-être que, au fur et à mesure, un maximum de gens arrive à retrouver une certaine qualité de sensibilité, qui à mon sens a été perdu. Des fois, on voit des choses qui extérieurement sont esthétiques, mais qui en fait, dans le fond sont laides. Là j’parle d’un niveau plus subtil, de l’ordre du ressenti, de la vibration justement. Et je suis dépitée qu’autant de gens admirent des choses qui peuvent avoir une espèce de plastique ou d’esthétique parfaite, mais qui, au fond, sont porteuses de choses pas du tout constructives.

Donc, mon plus grand vœu, ça serait que l’Art qui porte une certaine volonté d’aller chercher le meilleur chez chacun puisse prendre de plus en plus sa place et que ça apporte une forme de guérison de la sensibilité, globalement, des gens.

Ça, ça serait beau… parce qu’on nous balance énormément de choses, mais j’trouve que c’est un monde de laideur. Je parlais du divertissement qui est mélangé à l’Art. Il y a plein de choses, on nous dit : « c’est de l’Art », mais en fait, c’est du divertissement pour susciter quelques sensations, remplir nos soirées. Sans parler de la télé, … enfin c’est vrai que moi, j’en ai plus depuis des années donc je suis un peu loin de tout ça, mais je vois les dégâts que ça fait.

(Comme je te comprends Fabienne !!! Qu’est-ce qu’on vit mieux sans télévision !)

Il y a beaucoup de gens ou des enfants qui ont des repères… ils admirent des choses, que moi je trouve vraiment laides. Et j’me dis : « ça les nourrit de quoi ? »

Mon vœu, ça serait qu’un maximum de gens retrouvent cette qualité du cœur, une sensibilité qui leur permettent de discerner : « est-ce que ça quand je le regarde ça me nourrit, ou est-ce que ça m’amène dans une forme de désespérance ». Il y a des choses, j’estime que c’est même pas respectueux. Après, si les gens n’ont pas la sensibilité pour le voir, ils regardent ce qu’on leur propose. Si ils retrouvent cette sensibilité, ils auront un meilleur discernement, ils feront d’autres choix. Et je pense que c’est une autre forme d’art qui pourra émerger. Ça c’est mon plus grand vœu, c’est sûr !

J’adhère à 15000 % !!!

 Bah oui, je sais que tu te bats pour ça aussi …

 

  • Qu’est-ce qui te plait le plus dans l’Aventure du Pink Power Tour ?

Il y a plein de choses ! Le plus… ça va être dur de choisir…

Peut-être pour faire le lien avec ce que je viens de dire, c’est le fait que dans ton projet, tu mets en valeur le processus de création, ce que les gens vivent et traversent.

Et du coup, la qualité de ce qu’ils amènent. Et l’on est, je trouve dans un monde très superficiel et de quantité ! Il y a plein de choses qui existent mais qui sont médiocres en fait ! Et toi,

tu remets au centre, cet aspect qualité, chemin… ce qui compte c’est vraiment ce chemin et la qualité du chemin, pas juste le résultat qu’on consomme !

 Ça, j’trouve que c’est magnifique ! C’est important.

 Il y a le fait que tu prends du temps pour rencontrer les gens, être disponible à une vraie rencontre. On est face à face. Et comme on est dans un monde où tout va très vite, tout est très virtuel. On dit que le temps c’est de l’argent ! En fait, de se retrouver comme ça disponible à rencontrer l’autre, on découvre que le temps c’est de l’amour, c’est pas de l’argent.

 De là, émergent vraiment des choses beaucoup plus profondes, beaucoup plus riches.

 Rien que ça, c’est énorme !

 Et puis après, j’trouve que c’est comme si

le Pink Power Tour, ça ouvre une sorte de fenêtre sur le monde des créatifs culturels.

Parce que tu en es une, que tu portes ça ! Et du coup, ça peut permettre aussi à des gens, qui n’ont pas encore conscience qu’il y a cette espèce de nouvelle mouvance qui est là. Soudain, ça montre à travers des portraits, à travers des expos … que derrière, c’est plein plein de gens qui veulent cette qualité de vie, cette qualité d’être, cette qualité de relations et qui se battent pour ça ! C’est génial, d’ouvrir cette fenêtre !

On a eu pendant des années des espèces de fausses fenêtres en ouvrant l’ordinateur « load in WINDOWS… » (rires) et en fait, c’est une fenêtre qui nous emmène vers des mondes pas réels … et souvent superficiels …

Et là, tout en utilisant cette technologie, c’est une fenêtre où il y a de la qualité, il y a de l’humain, et ça c’est chouette 😉

Merci Fabienne, alias Kaelie Wan !

 

Waouh ! Encore un chouette (oui je sais ça fait beaucoup de chouettes… et alors ?) moment d’interview que je suis ravie de partager avec toi :p

 

 

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Valérie Telesca en connexion avec le Monde …

Valérie Telesca en connexion avec le Monde …

C’est parti pour la 5ème interview Portrait d’Artiste ! Je suis très touchée par les connexions qui se créent déjà via cette Aventure palpitante, et ce n’est que le début !!! Waouh !!!

Aujourd’hui, rendez-vous dans l’univers de Valérie Telesca. Nous avons un peu perdu la notion du temps, mais il nous semblerait que ça fait environ 3 ans que l’on se connaît avec Valérie 😉 (sans compter les vies antérieures n’est-ce pas :p)

Valérie est artiste plasticienne, exploratrice de matières et grande observatrice du Monde qui l’entoure. C’est parti, je lui laisse la parole !

 

 

Valérie, quel a été ton parcours pour arriver là où tu en es aujourd’hui ?

A la fois, une succession de hasard, des opportunités de la vie… Artistiquement parlant je suis autodidacte. Je ne suis pas passée par une école ou un cursus qui me prédestinais à ce genre d’activité, puisque j’ai plutôt une formation littéraire. Je ne fais pas partie de ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient petits et qui se sont trouvés une vocation dès le berceau. Ça a été au contraire, assez par hasard.

J’ai commencé par la photographie, au cours de ma formation en communication. De la photographie, je suis arrivée progressivement au traitement de la surface un peu plus matiériste, à travers d’abord, de la décoration, de l’encadrement… Et après, donc des toiles jusqu’à des choses telles que je le fais aujourd’hui.

Mais la photo a été vraiment un point de départ. J’ai souvent tendance à dire que la photo a été vraiment un calibrage de l’œil et des sens, à l’esthétique et à la vie. Et ça c’est hyper important parce que je me rends compte qu’encore aujourd’hui dans mon travail de plasticienne, je reste une photographe.

Je comprends Valérie à 2000% parce qu’en photo je suis une ultra « obsédée » des détails !!! Et lorsque je regarde les toiles de Valérie, ça me renvoie à énormément de détails du quotidien tels que des écorces d’arbres, des toiles d’araignée, tout un tas de pépites qui nous entoure et que nous ne prenons pas toujours le temps de regarder.

Comment tu décrirais ton univers artistique à l’heure actuelle ?

Elles sont compliquées tes questions !!! (rires)

Mon univers … Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est la matière, parce qu’elle est quand même omniprésente, mais la couleur également. A mon avis c’est une connexion au Monde, tout simplement, c’est comme ça que je le ressens. Plus que m’insérer dans les petites cases « peintre », « photographe » ou autre chose. Je pense que l’on peut être un petit peu de tout et on se sert de toutes ses compétences et ses passions pour créer des œuvres multi-formes, qui permettent d’être connecté vraiment à ce que le Monde nous offre, de lignes, de couleurs, d’abstractions …

Du coup, tout peux t’inspirer ?

Oui, c’est d’ailleurs assez embêtant parfois !!! (rires)

Effectivement, le regard porté sur les choses… avant d’être sur une toile, il y a d’abord tout ce que l’on fait en amont. A mon sens, la sensibilité, c’est ça. C’est vraiment être connecté en permanence à ce qui nous entoure, de façon à pouvoir après, l’exprimer et le retranscrire. Exprimer ces émotions par rapport à ce Monde qui nous a touché.

– Je suis très dans l’observation aussi alors je comprends tout à fait ta démarche !

Oui je crois que tu le comprends, parce que c’est ce qui est vraiment propre au photographe. C’est d’abord de l’observation. On est obligé d’être connecté à ce qui nous entoure, pour faire de la photographie. C’est quand même la Base !

– Ça c’est clair !!! On peut avoir un matériel dernier cri, mais si on ne sait pas regarder, ça sert à rien.

Oui, ce fameux regard ! Ce fameux regard sur les choses pour les reproduire éventuellement, mais aussi pour s’en inspirer et en construire d’autres.

Tu utilises des matériaux du quotidien également. Comment ça se passe dans ta pratique ?

Oui, alors c’est vrai, toujours dans cette connexion au Monde, j’aime utiliser des choses à portée de main. Garder cette connexion, dans l’utilisation de matériaux qui sont des choses de la vie, des choses en général qui sont destinées à être jetées, puisqu’on considère qu’elles n’ont pas beaucoup de valeur. Et c’est là, toute la Magie de l’Art,  justement. C’est de transcender et de les transformer en quelque chose d’autre, en leur donnant une seconde vie. Ça c’est vraiment le cœur de ma démarche et c’est ce qui me passionne le plus.

A travers ton Art, as-tu à cœur de transmettre un message particulier aux gens qui regardent tes œuvres ?

J’ai à cœur mais en même temps j’aime que ça soit fait de façon naturelle. Je n’aime pas forcer les choses, je n’aime pas enrober un travail d’un discours trop encombrant ou trop ésotérique. J’aime bien que les choses se fassent naturellement, que les gens comprennent instinctivement quelque chose en regardant mon travail. C’est une volonté mais plus inconsciente que structurée. Ce qui me plait c’est de voir que même les enfants, par exemple, comprennent instinctivement qu’effectivement, quand on travaille des chiquettes de papiers ou un bout de carton, qu’on y met de la couleur et que ça devient quelque chose, spontanément, ils expriment cette découverte de cet aspect magique des choses : la capacité de transformer les choses !

D’ailleurs, si je poursuis un peu… Pour moi c’est une belle allégorie de la Vie. Tout ce que l’on fait en Arts Plastiques, c’est également ce que l’on fait dans la Vie. Avoir cette capacité en tant qu’humain, de pouvoir transformer les choses, ne pas s’arrêter à quelque chose de fini. Tout peut se transformer. Ce qui aujourd’hui EST, peut être complètement l’inverse DEMAIN. Donc, ça marche également pour tout ce que la Vie fait de nous.

Tout se transforme. Les choses ne sont pas perdues, elles sont simplement transformées.

C’est la Magie de la Vie.

Lorsque tu peins, tu crées une Toile ou autre, quel est ton processus de création ? Tu sais déjà à l’avance ce que tu vas créer ? Ou tu es plus dans la dynamique de te laisser guider ?

C’est toujours un peu difficile à expliquer. Dans mon cas, il y a un peu les deux. Après ça dépend des travaux … Pour certains travaux, j’aime avoir une espèce de protocole mental. C’est-à-dire que j’aime bien imaginer une toile et essayer de la construire dans ma tête, avant de la réaliser. C’est quelque chose qui peut être très jouissif parce que justement, c’est une façon aussi de s’imprégner d’une création et de trouver l’inspiration, en sachant un peu où l’on veut aller.

C’est un peu comme quand on prépare un voyage. On consulte les catalogues, on imagine sa chambre d’hôtel, ou bien son trajet, ça fait partie du fantasme et du plaisir qu’on aura dans la réalisation de ce voyage. Mais en même temps, quand on arrive sur place, on se laisse aller aussi à l’improvisation et l’on est très heureux de faire des choses complètement spontanées que nous n’avions pas du tout prévu de faire !

C’est exactement la même chose pour un travail artistique. A mon sens, quand on démarre un travail, il faut quand même qu’il y ait une partie complètement spontanée, non dirigée où c’est le geste qui parlera et non pas la tête. C’est important. Ça me paraît indispensable.

Donc c’est compliqué à définir, ce n’est jamais tout l’un ou tout l’autre. Dans mon cas, il y a une espèce d’équilibre entre les deux. On est toujours un peu sur le fil du contrôle et de la spontanéité.

J’aime cette idée, d’être dans une espèce de spontanéité contrôlée. J’aime bien cette expression qui ne veut rien dire mais tout à la fois, pour un artiste en tout cas.

Tu te sens comment avec le terme « Artiste » ?

J’ai pas trop de problème avec le terme « Artiste ». Je l’assume assez bien. Je ne peux pas me définir autrement, en tout cas aujourd’hui, puisque je le suis. Parce que je pense qu’être Artiste, c’est aussi l’être dans la vie du quotidien. On est pas juste Artiste sur une toile. On est Artiste dans sa tête, dans sa façon de voir les choses et dans sa façon de ressentir le manque de la création quand on ne l’a pas. J’pense que c’est ça en fait qui définit aussi, l’Artiste. Maintenant, ça me fait toujours un peu rire, parce que c’est vrai que je me rends compte que y’a tellement de fantasmes et de clichés autour de l’Artiste. Je pense que beaucoup de gens se font une idée de la vie d’Artiste, de ce qu’est un Artiste. C’est très drôle et en même temps ce qui me fait plaisir, c’est que ça leur fasse du bien. Imaginer cette espèce de vie d’Artiste qui serait ponctuée de folies en permanence !!! (rires) C’est amusant ! En tout cas, je sens que ça fascine les gens.

Oui ça fait rêver aussi quelquepart :

« J’aurais vouluuuuu Être un Artiiiisteeeee !!! »

Je pense qu’on est resté sur les clichés que le cinéma, la littérature a toujours véhiculé : l’Artiste de siècle précédent, l’Artiste qui était soit maudit, soit complètement en décalage avec la société. Ce n’est pas que ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais je pense que la personnalité de l’Artiste aujourd’hui a beaucoup évolué. Mais beaucoup de gens sont restés là-dessus et c’est toujours assez amusant.

Et c’est une très grande Liberté que de s’assumer Artiste. Puisque ça nous permet également d’Oser des choses, que d’autres ne pourraient pas se permettre de faire. Genre : mal s’habiller, avoir les ongles sales, et se présenter comme ça en société, sans que personne ne bronche parce qu’on est Artiste ! Et donc, on nous excuse :p

(rires +++) J’avoue que quelquefois, j’en profite un peu … 😉

Dans ta démarche tu transmets également. Tu fais des Ateliers. Tu veux en parler un peu ?

Oui, je transmets. C’est assez récent. Enfin, officiellement récent parce que je suis toujours intervenue dans le cadre d’ateliers en marge d’expositions par exemple. Souvent, lorsqu’on expose, on nous demande d’animer des Ateliers, donc ça je le fais depuis assez longtemps. Par contre, dans mon propre atelier, tel que je le fais depuis 2 ans, effectivement, c’est une nouveauté pour moi. Et je découvre cette forme d’activité qui est très très enrichissante, en tout cas pour moi. J’espère en tout cas, pour les autres aussi !

Oui oui ouiiii !!! Valériiiiie !!! Je confirme ! (c’est avec Valérie que j’ai osé remettre les mains dans la peinture pour la première fois. Et aussi transcender cette espèce de peur de mal faire …, le manque de confiance en soi…)

Je n’aime pas le terme « cours », parce que j’anime des ateliers qui peuvent prendre différentes formes. Il y a plusieurs choses dans ce que je propose, mais je place toujours l’humain avant tout. Alors oui, il y a la transmission d’une technique, c’est sûr, mais ce qui est plus intéressant, c’est de voir comment on peut travailler sur des énergies créatives, et travailler surtout sur la personnalité. Sans vouloir du tout … parce que d’autres le font très bien et mieux, sans vouloir rentrer dans des domaines qui se rapprocheraient de l’Art-Thérapie ou des choses comme ça. Moi, c’est pas du tout mon propos.

Mais on peut quand même à travers l’Art, et ça tout le monde le sait… On peut arriver décoincer quand même certains blocages en offrant tout simplement aux gens, des espaces de liberté, mais aussi de connivence et de bienveillance surtout, qui je crois, les aident beaucoup à traverser soit des épreuves de la Vie ou la Vie tout court, en se lâchant, en osant enfin faire des choses, parfois pour la première fois. C’est vrai que dans mes ateliers, souvent, j’ai plutôt des gens qui ne sont pas en quête de performances techniques mais qui ont juste envie d’être eux-mêmes et d’oser faire des choses en étant un peu dirigé, accompagné en tout cas.

– Je reviendrais bientôt !

Oui, tu dois toujours finir un tableau je pense !

– Arf la la, je ne l’ai toujours pas terminé…

 Valérie me déculpabilise et me dit que ça fait aussi partie des choses et qu’il faut savoir aussi de temps en temps ne pas aller jusqu’au bout. « C’est pas grave, on est pas obligé … Faut pas être dans la contrainte. Si tu n’es pas allée jusqu’au bout, c’est que quelque part, son destin de tableau était de rester là en plan et voilà ! »

Du Grand Art ! « L’œuvre inachevée de Marie » !

Quel serait ton plus grand rêve ?

Mon plus grand rêve …

J’adorerais créer un espace un peu atypique où se mélangerait plein de choses de type : échanges humains, travail créatif, espaces d’exposition pour les gens qui fréquenteraient ce lieu… avec une interaction d’Artistes, de disciplines … Tout ça dans un esprit un peu « non conventionnel », avec des publics peut-être, qu’on laisse un peu de côté. Voilà, c’est juste un rêve comme ça, qui est très très flou … Et tout ça évidemment dans un espace agréable, en pleine Nature ! On pourrait travailler justement sur ces connexions entre l’humain, la Nature, ses énergies.

– Hey ! Great ! Je kiffe ton rêve !!!

Voilà, c’est un rêve, mais qui peut être partagé donc Bienvenue …

– Yesss !!! En plus ce n’est pas irréalisable !

Ah oui, et avec une notion en plus, internationale ! Parce que, tu le sais, je suis très sensible à la notion de multicultures … Donc, voilà … cette espace, je le verrais plutôt, soit nomade, ou alors des échanges … Plusieurs espaces qui existeraient dans plusieurs pays ou régions, je pense qu’il y a quelque chose qui pourrait se faire …

Ça me plait bien tout ça ! Ça se rapproche pas mal de mon rêve auprès duquel je me rapproche chaque jour, en lien avec ces interviews et la connexion entre les Artistes et le plus grand nombre d’êtres humains sur cette Planète :p

Qu’est-ce qui te plait le plus dans l’Aventure du Pink Power Tour ?

Sa fraîcheur !

Sa fraîcheur et le fait que tu oses. Le fait que tu restes toi-même, que tu nous balances tes rêves et tes envies, et que tu nous les fasses partager ! Je trouve que c’est quelque chose qui est très captivant ! Vraiment !

– Merci Valérie ! Je suis super contente d’avoir partagé ce moment avec toi ! Il y en aura d’autres hein :p

On a pas tout dit là, on a rien dit du tout !

– On pourrait parler pendant des heures c’est clair …

As-tu envie d’ajouter un petit mot de la fin ?

Oui, à la fois, on ne veut pas parler de soi à l’infini … mais en même temps, on a tellement envie de saisir justement ces opportunités que tu nous offres, de partage avec autrui …

Le petit mot de la fin, ça serait de dire : Rendez-vous pour de prochaines Aventures, de près ou de loin, en tout cas, lancez-vous dans vos propres aventures ! Croyez en vous ! Et exprimez tout ce que vous avez envie d’exprimer !!!

YES ! ça c’est une belle fin !!! Merci Valérie !!!

Pour entrer en immersion dans l’Univers de Valérie Telesca, tu peux te rendre sur son site internet

Et aussi sur Facebook : Valérie Telesca Art & Ateliers créatifs Valérie Telesca

 

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Laisse-toi porter, laisse-toi inspirer et inspire à ton tour cher co-cocréateur 😉

RDV le 26 juin 2016 à 19H pour une prochaine interview Portrait d’Artiste que j’ai hâte de partager avec toi 🙂