Le 26 juin 2017, j’inaugurais un nouveau format d’interview en direct sur Youtube ! Comme tu le sais ou comme tu l’apprendras si tu viens de débarquer ici, j’ai toujours eu envie de donner une dimension internationale à mon travail.

Lorsque j’ai démarre The Pink Power Tour Festival en 2014 avec le Tour de Nantes en 80 jours, je rêvais de faire le Tour du Monde à la rencontre d’Artistes inspirants.

2015 fut une année de repositionnement et de recherche intérieure…

Puis 2016 est arrivé avec un nouveau format d’interview sous forme de Podcast. J’adore ce format. Je trouve dans le Podcast une forme de liberté que j’apprécie tout particulièrement.

 

The Pink Power Tour Festival, c’est un voyage itinérant à la rencontre d’Artistes inspirants.

 

J’interview des personnes dont j’apprécie le travail, la démarche, le message qu’ils ont à faire passer. Je m’intéresse également au processus de création que j’adore mettre en lumière. Pour moi, être l’Artiste de sa vie, c’est explorer nos facettes dans toutes nos dimensions.

Jusqu’à lors, j’interviewais uniquement des personnes que je rencontrais dans la « vraie vie » et dont je suivais le travail depuis longtemps. Puis, intuitivement, j’ai eu envie de dépasser les frontières. C’est alors qu’est arrivée Sylvie Ptitsa sur mon chemin.

 

Sylvie m’a interviewée deux fois ici et .

 

Sylvie, c’est une fée sur mon chemin. J’aime beaucoup sa vision de la vie, sa manière de créer intuitivement et sa douce folie 😉

Sylvie est une Artiste française, vivant actuellement au Luxembourg.

 

Allons ensemble à la rencontre Sylvie alias Selv La Lutine !

 

Pour voir nos têtes sur Youtube, c’est là 🙂

Et pour les grands lecteurs, ça se passe par là :

 

 

  • Mon site s’appelle la Lutinière et mon pseudo, c’est Selv la Lutine car lorsque j’étais dans son ventre, ma maman me percevait comme une petite lutine et elle pensait que j’allais arriver sur la Terre pour amener plein de joie et plein de lumière.

 

  • Je pense qu’elle avait bien perçu mon identité, mon Energie, parce qu’effectivement, dans la vie je suis quelqu’un de très joyeux.

     

 

  • J’ai une capacité à m’émerveiller d’à peu près tout et rien.

 

  • J’ai un peu le mental d’un petit enfant. J’ai la chance d’avoir cette capacité de trouver mon plaisir dans trois fois rien. Je fais rigoler les gens. Je m’extasie en faisant la cuisine parce que je coupe un chou rouge, je regarde les dessins à l’intérieur du chou rouge et je trouve ça complètement magique. Là, tu vois, je suis dehors, je peux rester des heures à regarder bouger les feuilles, à regarder la forme des nuages. Je suis très liée à la Nature. D’ailleurs Sylvie, ça veut dire « forêt », je pense que ce n’est pas un hasard non plus !

 

  • Donc voilà d’où vient la Lutine ! Beaucoup de gens me disent que je suis un peu comme un être magique, que j’ai une espèce de magie qui se dégage de moi. Je n’en suis pas forcément consciente mais c’est vrai que c’est quelque chose que l’on me renvoie souvent.

 

  • Comme je te l’avais dit quand on avait préparé l’émission avec toi, j’ai constaté qu’effectivement

j’agis souvent comme une sorte de révélateur sur les gens,

c’est-à-dire que je fais sortir des choses d’eux. Que ce soit des choses lourdes qu’ils ont besoin d’exprimer parce qu’ils n’ont pas eu l’occasion de le faire avant ou au contraire des rêves qu’ils ont un peu enterrés parce qu’il n’y croyait plus. Ça se fait vraiment d’une manière très naturelle et spontanée. Je converse avec eux normalement, sans chercher à faire un psychothérapie ou quoi que ce soit, et il y a des vérités qui sortent. Ça peut parfois être assez surprenant et spectaculaire, même pour moi, mais effectivement, avec le temps j’ai constaté que j’ai cet effet là sur les gens sans vraiment savoir pourquoi.

 

J’adore !!!

Sylvie est une vraie magicienne ! Une magicienne de la Vie, une magicienne de l’Univers.

 

Tu connectes des choses sans vraiment le savoir … Ça a toujours été le cas ?

 

  • Je pense que nous sommes tous des magiciens sauf que nous n’avons pas tous la même façon d’exprimer notre magie.

 

  • C’est un peu comme dans Harry Potter, nous sommes tous des magiciens mais on a pas tous la même baguette 😉 A chacun de trouver la baguette qui lui correspond et qui va lui permettre de magnifier le mieux sa magie. C’est vrai que pour moi, une de ces baguettes, c’est l’Art, mais ce n’est pas la seule. Après… est-ce que ça a toujours été, je ne sais pas. J’en suis plus consciente depuis que je suis adulte. Enfant, je ne peux pas dire si j’avais déjà cette capacité ou pas. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas grandi dans un milieu qui était spécialement ouvert à ça. On m’a jamais parlé du petit peuple, du monde élémentaire. Par contre, ma maman me lisait beaucoup de contes et je pense que ça été ma façon de garder contact avec tous ces univers que je sentais très réels. Ce n’est pas un hasard si plus tard, en tant qu’écrivain, les premières histoires que j’ai écrites étaient des contes. Encore aujourd’hui, c’est le genre dans lequel je suis le plus à l’aise et dans lequel je préfère m’exprimer. Je travaille beaucoup avec les enfants et je pense que ce n’est pas un hasard non plus.

 

Artiste, écrivain, peintre … Sylvie crée beaucoup, va vers ce qui l’inspire et s’exprime dans toutes ses dimensions !!! Quel bel exemple pour l’être humain. J’aime !

 

Avant tu avais un métier plus « classique »… Comment s’est passée la transition pour toi ?

 

  • J’ai 44 ans et je dis toujours que dans cette vie, j’ai déjà eu plusieurs vies. Au moins professionnellement parlant, sans parler du reste. Les 10 premières années de ma vie professionnelle, j’ai travaillé comme enseignante dans un établissement d’éducation spécialisé. J’avais une formation de documentaliste, ce qui me permettait de travailler en collège ou en lycée. Et la vie ou les beaux hasards de la vie, pour ceux qui croient au hasard, a fait que je me suis retrouvée dans cet établissement spécialisé pour les enfants « difficiles », ceux dont on ne voulaient plus dans les collèges ou les lycées parce qu’ils posaient trop de problèmes. Ce fut un très grand défi, parce que tout ce qu’on m’avait appris ne pouvait pas s’appliquer avec ces enfants là, et une grande chance car ils ont été des maitres de vie, extraordinaires. J’ai aussi eu la chance de tomber dans une équipe formidable, qui m’a appris beaucoup de choses en terme d’humain. Je suis restée 10 ans dans cette école parce que je m’épanouissais vraiment.

 

Ma créativité a trouvé là un premier terrain. Il y a avait tout à inventer.

 

  • Que ce soit dans les méthodes, dans la structuration de la bibliothèque qu’il fallait mettre à la portée de ces enfants Certains ne savaient pas lire du tout. Ce fut un grand champ d’expérimentation et j’aimais ce côté « forêt vierge » même si à certains moments, il fallait y aller au « coupe-coupe ». Je pense que j’ai un côté aventurier ! Aventurier de la pédagogie en tout cas, et ça m’a permis de l’exprimer. Je suis restée jusqu’à mon congé maternité.

 

  • L’année où j’ai été enceinte, a ré émergé en moi, en même temps que cet enfant qui poussait en moi, mon rêve premier, mon rêve d’enfant, qui était d’écrire.

 

  • C’est vraiment quelque chose que je portais en moi depuis toute petite. Quand on me demande depuis quand j’écris, je dis que j’écrivais avant même de savoir écrire techniquement parlant, puisque j’ai toujours inventé des histoires dans ma tête. Je faisais ça le soir dans mon lit pour m’endormir. J’en inventais aussi beaucoup avec mon frère. J’avais un frère qui était plus jeune et on jouait des heures et des heures. J’ai commencé comme ça et puis c’est vrai qu’un peu comme toi, je suis une Artiste avec une créativité en étoile, c’est-à-dire que je ne m’exprime pas dans un seul genre. Mon vecteur premier, c’est l’écriture. J’aime aussi faire des photos. Je travaille avec le collage, la peinture. J’ai animé des ateliers d’expression par la peinture pour les adultes et pour les enfants. Je suis musicienne. J’ai touché à pas mal de choses et il y a plusieurs domaines où je me sens à l’aise sans être spécialiste. Le seul domaine dans lequel j’ai une vraie formation académique, c’est la littérature. Après, tout ce que je fais, que ce soit en terme de peinture, de photographie …

je suis plutôt du genre « autodidacte » qui apprend en faisant.

 

Sylvie est une artiste intuitive. Elle a envie de créer quelque chose, hop ! Elle s’y met ! Merci du fond du cœur de me rappeler que c’est aussi simple que Cela. Je trouve que l’humain a souvent tendance à se mettre des barrières pour créer.

 

  • Si je reprends l’exemple de la musique, comme quelqu’un qui a commencé par apprendre à faire ses gammes et qui dès qu’il a fini d’apprendre les bases, a très envie de s’approprier l’outil à sa façon. Il y a beaucoup de choses qui ont évolué ainsi dans ma façon d’enseigner. Au début, j’arrivais avec des cours bien préparés, bien léchés. Puis, au fur et à mesure des années, il y avait de moins en moins de choses écrites sur mes feuilles. Et à la fin, je n’avais carrément plus de feuilles ! C’était vraiment du total feeling ! Quand j’avais des feuilles, c’était vraiment pour les inspectrices ou pour mes collègues qui avaient encore besoin de supports écrits.

 

  • Ces 10 années de documentaliste, je pense qu’elles m’ont été utiles dans le sens où ça m’a vraiment permis de développer en moi une structure, un sens de l’ordre, qui maintenant est tellement intégré que je n’ai plus besoin de l’écrire mais qui est en moi. A la fois, je suis quelqu’un de très intuitif mais en même temps, mon intuition ne part pas n’importe où. J’ai gardé aussi ce côté archiviste. Beaucoup des choses que je fais, je les relate dans des articles qui sont stockés sur mon site. Ce qui me permet d’avoir une sorte de mémoire de ce que j’ai fait. C’est très fou-fou ! Et en même temps, derrière cette « foufouterie » apparente, il y a quand même une structure, un ordre.

 

Je trouve cela fascinant ! Sylvie écrit même plusieurs livres en même temps avec une facilité déconcertante !

Comme cela s’organise dans son processus de création ? Quand tout arrive en même temps dans notre tête, ce n’est pas toujours évident !

 

  • Avant je travaillais avec des plannings. J’avais encore bien mon côté « documentaliste ». J’avais un planning avec des ordres de priorités et je savais que pour telle date, je voulais avoir fini tel projet. J’essayais de me discipliner à travailler de sorte d’arriver aux échéances dans les délais que je m’étais fixés.

 

  • Maintenant, ça se fait vraiment d’une manière totalement intuitive. Je suis un peu comme une cuisinière qui a plusieurs casseroles sur le feu.

 

  • Il y a des casseroles où je sais que c’est urgent, parce que j’ai des timings à respecter. Dans ces cas-là, je fais en sorte, du mieux que je peux, de respecter les timings qui souvent ne sont pas de mon fait : si je participe à un concours, si je me suis engagée auprès de quelqu’un à participer à une manifestation … Là, il faut que je sois prête dans les temps.

 

  • Après, si ça ne tient vraiment qu’à moi, je travaille vraiment d’une manière totalement intuitive. C’est-à-dire que les choses se font quand elles doivent se faire.

 

  • Pour celles qui ont l’expérience d’une grossesse, c’est un peu comme faire un bébé. Je sais que tout va se faire au moment où ça doit se faire, que ça va se déclencher au moment où ça doit se déclencher. Il n’y a rien à forcer. Il n’y a pas à décréter à l’avance quand est ce que ça doit se faire. J’émets l’intention et après les idées m’arrivent comme elles doivent arriver. Effectivement, ça arrive parfois que j’ai trop d’idées par rapport au temps que j’ai pour les matérialiser mais ce n’est pas grave. Je me dit que si je ne les matérialise pas, c’est que ce n’est pas le moment. Elles vont me revenir plus tard peut-être sous une forme plus mûres, plus approfondies. Et si elles ne reviennent pas, c’est qu’elles n’avaient pas à être matérialisées, elles devaient juste rester au stade d’idées. Je me suis complètement déculpabilisée par rapport à cette histoire de ne pas tout matérialiser, de ne pas tout aboutir. Il y a des livres ou des tableaux que je peux réaliser très rapidement et d’autres qui prennent beaucoup plus de temps. Je pense que c’est comme dans la vie. On dit qu’il faut de tout pour faire un monde. Dans ma créativité, c’est un peu pareil. Il y a des projets qui sont très lents et d’autres qui peuvent être très fulgurants. En 1h ou en ½ journée ça peut être bouclé !

 

J’adore !!! Je trouve ça génial ! Moi-même, je me suis mise des dead-lines pour des projets sur lesquels j’ai fini par me lâcher la grappe (l’écriture de mon livre, par exemple !). Je me rends compte que l’exemple de Sylvie est super inspirant pour plein de gens. Je trouve que nous sommes dans une société où l’on doit avoir des objectifs SMART, on doit finir à telle date, etc… Nous avons tous la capacité d’avoir des projets fulgurants (je l’ai vécu pendant le Tour de Nantes en 80 jours) autant que nous pouvons aussi accepter parfois que la lenteur, c’est ok. Accepter la lenteur, c’est un beau message également. Nous ne sommes pas tout le temps obligés d’être méga performants !

 

Sylvie ne nous dit pas de faire, elle nous inspire à être tels que nous sommes dans toutes nos dimensions.

  • Si je devais passer un message, ce serait simplement : « Ecoutez-vous ! »

 

  • Je suis quelqu’un qui s’écoute beaucoup. Ça n’a pas toujours été le cas. J’ai eu une éducation où l’on ne m’a pas beaucoup appris à m’écouter. J’ai donc dû réapprendre. Et plus je m’écoute, plus je me rends compte de cette espèce de sagesse inhérente à la vie, à notre corps, qui à chaque moment, sait ce qui doit être fait et comment ça doit être fait. Il sait quand il a besoin de dormir, quand il besoin de manger, quand il a besoin de créer, de s’aérer.

 

  • Il n’y a pas besoin de forcer, de décréter, de s’imposer un timing ou un culte de la performance. Je pense que si nous sommes alignés avec notre Vérité Intérieure, ce qui doit être fait va s’accomplir de toute façon.

 

  • J’avais raconté dans une de mes émissions de télé, cette expérience que j’avais faite un week-end. J’avais plein de choses à faire et j’avais décidé que je ne les ferais pas de la méthode habituelle. La méthode habituelle aurait été à la militaire. J’aurais fait un listing de ce que j’avais à faire. J’aurais fait dans l’ordre tout ce qu’il y avait sur mon listing et me serait reposée après. Ce week-end là, j’ai vraiment décidé de n’écouter que mes envies et non le diktat de ce que je pensais devoir faire. A ma grande surprise, quand je suis arrivée à la fin du week-end, je me suis rendue compte que j’avais accompli tout ce qu’il y aurait eu sur ce fameux listing. Sauf qu’au lieu de le faire dans le stress et dans une espèce de culpabilité ou de forcing, je l’avais fait dans la joie, la détente, dans un état d’esprit beaucoup plus agréable et aussi beaucoup plus efficace.

 

  • J’ai remarqué ça : si je me force, comme je vais à contrario de mon énergie, ce que je vais faire va me prendre du temps. Ça va être laborieux ! Alors que si je le fais vraiment dans l’élan où je sens que c’est le bon moment, ça va se faire dans le fluidité. Du coup, je vais mettre cinq minutes à le faire au lieu de une demie-heure ou peut-être une heure.

 

  • Il faut jongler. C’est là aussi que dans la vie il faut être créatif. Il y a des choses avec lesquelles on ne peut pas négocier. Si j’ai rendez-vous chez le dentiste, je peux pas faire comme je veux. Il y a des impératifs qui font qu’on a des cadres horaires. Pour l’instant, on en a encore. Même pour moi, je pense que c’est bien d’en avoir gardé quelques-uns parce que ça m’évite d’être complètement en roue libre et déconnectée du monde qui a encore besoin de ça. Après, tous les cadres qui me semblent superflus et que je peux éviter de m’imposer, ceux-là, je les laisse de côté.

 

Merciii d’inspirer le monde de la sorte !!!

 

  • En plus, tu vois, au moment où je dis ça, il y a un grand vent qui souffle et qui soulève mes cheveux, comme pour dire « Allez ! Donnez-vous du vent !».

 

Dans ta créativité, quels sont tes moments préférés ?

 

  • Si je suis très honnête, je te dirais que ce sont les moments où je ne fais rien.

 

  • En tout cas, en apparence, je ne fais rien. Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup de temps libre, de liberté, de silence, de solitude. Et en fait, ces moments où j’ai l’air de ne rien faire, où je ne suis pas en train de matérialiser, je ne suis pas en train d’écrire, je ne suis pas en train de tourner mes émissions de télé, je ne suis pas en train de peindre ou à la limite, je n’ai rien dans les mains, je sais que ce sont les moments où se fait en moi le travail le plus important et le plus profond.

 

  • Je ne peux pas vraiment expliquer comment. Je peux peut-être redonner l’exemple de la grossesse. Avant le moment où le bébé naît dans sa forme incarnée, il y a ces 9 mois où il est dans le ventre de la mère. Il y a plein de choses qui se font dans une espèce de secret. Même encore maintenant, on n’a pas encore tellement de regard là-dessus. Voilà, je sens que ce sont juste des moments où j’ai besoin, comme une eau très tranquille, qui reste le plus tranquille possible, pour être transparente, pour se laisser infuser par la lumière.

 

  • Je sens que ce que j’ai à faire de plus important est de cultiver cet état de réceptivité, de transparence, de calme et de sérénité la plus grande possible. Si j’arrive à maintenir cet état là, c’est comme préparer le terrain pour une action qui va se matérialiser de la manière la plus fluide et la plus efficace possible.

 

  • Ce qui va m’éviter de ramer et d’avoir à concrétiser, matérialiser dans l’effort. Je ne veux pas en faire une généralité. C’est ma façon de fonctionner à moi. Comme je l’ai expliqué, ça n’a pas toujours été le cas. Je comprends très bien que pour d’autres gens, il peut encore y avoir besoin d’un cadre, d’une structure, d’une discipline, de se dire « tous les jours de telle heure à telle heure, je fais mes gammes ou je fais mon heure d’écriture… ». C’est mon parcours à moi qui est ce qu’il est et qui doit pas non plus devenir un nouveau cadre.

 

  • Le grand conseil que je donnerais aux artistes et aux gens en général, c’est « Ecoutez-vous ! Faites confiance à cette sagesse intuitive qui est en vous. ». Je pense que lorsque l’on fait ça … Pour moi ça s’est vraiment vérifié ! si on se fait confiance, si on se donne cette liberté, il y a beaucoup de blocages qui sautent. Que ce soit les blocages intérieurs ou les blocages extérieurs.

 

A ce stade de l’interview, j’ai la sensation que Sylvie est en train de me délivrer un message, me faire un rappel pour moi-même.

 

  • C’est mon côté révélateur, sûrement ! :p

 

Je me rends compte que dans la créativité, ces moments-là sont très importants pour moi. Les moments de calme, les moments où je ne fais rien. Je sais que pendant ce temps là, ça se range dans ma tête et après quand ça doit sortir, ça va super vite ! Mais … par moment, j’ai tendance à l’oublier, donc : MERCI Sylvie ! Merci pour ce message fort car souvent, les moments où l’on se fait rien en apparence amène de la culpabilité chez beaucoup de personnes. Souvent, c’est très lié au regard des autres …

 

  • Oui, c’est ça.

 

  • Il y a un truc que j’appelle « l’oreillette du cœur ». Je me pose une question, je vais dans mon cœur. Je pose la question à mon cœur et mon cœur me donne la réponse : sous forme d’images, de mots …

 

  • En fait, nous avons été éduqué dans notre famille, dans la société occidentale, à se remplir tout le temps de choses extérieures : à se remplir de conseils, de méthodes, de façon dont on doit faire, d’informations… Nous sommes invités à remplir nos journées avec des activités … du coup, c’est vrai que lorsque nous faisons le choix de la vacuité, il y a un moment, en particulier les premiers temps … C’est un peu comme un sevrage quand on arrête un truc toxique, il y a un moment où l’on est déstabilisé et où ça fait peur. Il manque cette fausse plénitude, ce faux plein, qui nous a rempli pendant tellement d’années.

 

  • Pour moi, ça s’est produit au moment où j’ai arrêté de travailler, l’année où j’étais enceinte. A la fois, j’avais cette ivresse de la page blanche, d’avoir ces journées entières devant moi, où j’étais complètement libre de mon temps, et en même temps les premiers jours, je me souviens que j’avais une sorte d’angoisse de me dire : « han ! il n’y a plus de cadre, plus d’horaires, plus de calendrier… ».

 

  • En plus, quand on est enseignant, on a tout le temps à peu près les mêmes horaires et le même emploi du temps avec les mêmes vacances. Il y a cette régularité, cette routine. Et tout à coup, je n’avais plus ça. J’étais vraiment comme quelqu’un qui n’avait plus de structure externe et ça m’a obligée à me trouver une structure interne. Et quitte à m’en recréer une, je me suis dit que j’allais la créer beaucoup plus souple. Effectivement, je pense que les premiers temps où l’on s’accorde ce droit, avant même que ça devienne un plaisir, ça peut être déstabilisant. Mais ça ne veut pas dire pour autant que l’on doive s’en priver. Là encore je dirais « Ecoutez-vous ».

 

  • Moi, je sentais que j’avais vraiment ce besoin. Je suis très proche de la nature donc je fonctionne beaucoup avec les saisons. A l’hiver en particulier, je ressens, comme la nature, le moment de me retirer encore plus en moi et de passer encore plus de temps en moi. L’été, je vais être très active, je vais faire plus d’ateliers, plus de choses dans la matière, dans le concret et l’hiver je vais passer plus de temps en méditation, à rêver ou même carrément à dormir. Parce que je travaille beaucoup en dormant aussi !

 

  • Les premières années où je ressentais ce besoin, c’était presque irrépressible ! Même si j’essayais de me forcer à travailler, je sentais comme si j’étais en train de rouler avec ma voiture avec le frein à main. J’étais dans une espèce de lourdeur désagréable, ce qui faisait qu’à un moment, je m’asseyais et j’arrêtais de faire quoi que ce soit. Au bout d’un moment, la culpabilité revenait au galop : « non, mais Sylvie tu as ça à faire ! T’as le ménage, les courses, tu as ceci, tu as cela ». Et en moi il y avait ce truc qui disait : « Non, j’ai besoin d’encore plus de détente, j’ai besoin d’encore plus de repos. ». C’est vraiment un équilibre à trouver entre les impératifs de la vie quotidienne et des choses que l’on ne peut pas négocier et les petites parenthèses de temps que l’on peut s’accorder.

 

  • Si l’on ne peut que s’accorder 10 minutes par jour, on peut commencer par là. Mais en fait, j’ai l’impression que si on commence à se l’accorder, justement, comme la vie répond, elle va nous donner l’occasion de s’en accorder de plus en plus. J’ai commencé à m’accorder mes 10 minutes ou mon quart d’heure, le matin avant de me mettre aux tâches de la journée. Et après il se trouvait que dans la journée, j’avais des rendez-vous qui sautaient, je devais emmener mon fils quelque part et puis c’était la maman d’un copain qui se proposait de le faire.

 

  • Finalement, d’ ¼ d’h, j’arrivais à grignoter de plus en plus de ces petits moments savoureux. C’était comme des friandises au début, parce que je n’en avais pas encore beaucoup. J’étais en cœur à cœur avec ma fameuse oreillette. Après c’était tellement bon que je ressentais le besoin d’y être de plus en plus. Ce qui est génial, c’est que maintenant, je n’ai plus forcément besoin de solitude. Si j’ai besoin de me connecter à mon monde intérieur, c’est comme un muscle qui est entrainé. Même si je suis au milieu du bruit, si je suis dans les embouteillages ou autre, je peux le faire à peu près partout. Sauf si je suis dans un état de stress avancé… Je n’ai plus besoin de cette solitude ou ce silence dont j’avais besoin au début, parce que c’est une capacité que j’ai tellement développée qu’à tout moment, quand j’ai besoin d’un conseil, d’une réponse, c’est spontané !

 

  • Je vais à l’intérieur de moi, je pose ma question et « Bling ! », la réponse arrive. Ou si elle n’arrive pas dans l’instant, elle va arriver dans la journée ou au moment où ça doit venir. J’ai un total lâcher prise maintenant par rapport à ça. Je sais que la réponse va arriver comme par la Poste, quand ça sera le moment !

Génial ! C’est super pratique d’être à l’écoute de soi en fait !

 

  • Ce n’est pas la peine de se ruer sur le facteur en lui criant « mais tu ne m’as pas amener ma lettre !!! ». Je fais confiance au facteur et je sais que lorsque la réponse doit m’arriver, elle va arriver sous la forme où elle doit m’arriver.

 

Le temps passe super vite quand je discute avec Sylvie ! Et franchement, ce n’est pas une belle leçon de lâcher prise ça ? Qu’en penses-tu cher lecteur ?

Aussi, à ce stade, je me demande bien quel serait le plus grand rêve de Sylvie, parce que j’ai la sensation qu’elle le vit déjà…

 

  • Mon rêve pour moi-même, comme tu dis, je le vis déjà. Je crois que mon rêve, c’était tout simplement d’être heureuse et de vivre en accord avec ce que je suis. Et ça, c’est ce que je vis et de plus en plus. C’est que du bonheur !

 

  • Et si j’avais un rêve plus vaste, plus collectif, ce serait que l’on arrive enfin à avoir la paix sur Terre.

 

  • Je suis quelqu’un de profondément non violent. Je suis Lorraine donc j’ai grandi dans une région qui est très marquée par la guerre. Il y a des mémoires de guerre dans ma famille. C’est quelque chose qui m’afflige beaucoup, de voir à quel point la violence est encore présente partout, dans notre société, que ça soit la violence verbale … ou justement aussi cette violence que l’on a envers soi. C’est de là que tout part : cette façon de ne pas s’écouter, de s’imposer sans cesse des choses, de ne pas se respecter.

 

  • Donc voilà ! Si ma baguette magique réussissait à être encore plus puissante, je crois que je ferais ça. Je ferais quelque chose pour la paix sur la Terre.

 

  • Je pense que les rêves sont faits pour être réalisés. Sinon, ça reste juste des idées un peu désespérantes…

 

  • Je pense que les rêves sont comme des graines qu’on porte en soi pour les mettre en terre et que ça devienne quelque chose. Si c’est juste avoir un rêve pour un rêve, qui nous fait rêver mais qui en même temps nous rend triste, parce qu’on se dit « ce n’est qu’un rêve et ça se réalisera jamais », pour moi ce n’est pas un bon rêve.

 

  • J’ai plutôt envie de cultiver les rêves que je crois possible, réalisable. De toute façon, je pars du principe qu’ils le sont tous ! Après, mon travail, bien que je ne le conçoive pas vraiment comme un travail… mon travail de magicienne, c’est de faire en sorte que mes rêves deviennent réalité sur la Terre. Mon rêve de Paix par exemple, je l’ai en partie réalisé en faisant cette émission et en soutenant ces gens qui étaient dans la Vague de Paix. Là encore, je n’ai rien fait de spécial, puisque ce sont eux qui sont venus me trouver avec ce projet en me demandant simplement s’ils pouvaient faire une émission sur ma chaîne.

 

  • Moi, j’avais appelé la paix dans mon cœur et la vie m’a envoyé ces gens qui étaient des promoteurs de paix dans le concret.

 

  • Après, je fais aussi des choses dans le concret. Je suis en train de préparer un kit éducatif pour promouvoir la non-violence à l’école. Je fais des choses dans le concret mais je sais que pour moi, ce n’est pas la partie la plus importante de mon travail.

 

  • La vraie puissance de mon travail est en amont dans cette partie un peu mystérieuse qui se fait dans le silence, dans l’invisible …

 

J’adore cette interview !!! Je les adore toutes de toute façon. A chaque fois, j’ai la sensation de recevoir un message, un mot, une phrase, pour moi. Quelque chose qui résonne pour moi, pour mon travail, pour ma vie. Ici, « l’oreillette du cœur » de Sylvie m’inspire énormément, et son message : « Ecoutez-vous ».

 

C’est tellement UnPortant !!!

 

Pour tout ceux qui ont envie de suivre les émissions de Sylvie. Elle a deux chaines Youtube :

Sylvie travaille bénévolement, en alternance sur les deux chaines, où tu pourras découvrir de jolies pépites 🙂

 

En tant qu’Artiste, Sylvie prépare son fameux kit pédagogique qu’elle prend le temps de mûrir. Il est actuellement en test dans une école en Moselle. Il sortira probablement à la rentrée.

 

  • C’est un kit qui d’appellera : « Le Fantôme à lunettes », une histoire inspirée de faits réels, de faits vécus, de violence scolaire. Il y a des chansons, des jeux … L’idée c’est vraiment de donner toute une batterie d’outils aux gens qui voudraient promouvoir la non-violence à l’école. Que chacun choisisse dans le kit, les outils qui lui correspond.

 

Sylvie a deux autres livres qui attendent d’être édité :

  1. l’un est un récit initiatique, qui comme la plupart des contes de Sylvie, s’adresse à des enfants, mais peut très bien être lu par des adultes, car elle a toujours une dimension un peu philosophique dans ses contes.
  2. l’autre, ce sont une quarantaine de textes écrit par Sylvie, à partir des créations graphiques d’autres créateurs. L’idée est de mettre en miroir un texte de Sylvie et les œuvres de créateurs dont elle aime le travail (photographes, peintres, infographistes … beaucoup de gens qui travaillent avec l’image, mais pas que… Il y a des gens qui font des créations en laine, en tissu … des couturiers, des pâtissiers…)

 

  • Comme toi Marie, dans la vie, je suis quelqu’un qui aime créer des ponts, créer du lien.

 

  • Ce projet de livre est à la fois une façon de mettre en avant mon talent et leur talent. Ce qui a été vraiment intéressant, c’est que ça ne s’est pas toujours fait de la même façon. Nous parlions tout à l’heure du processus créatif… ça ne s’est pas toujours fait de la même manière. Il y a certaines fois où le texte a pré-exister et quand j’ai vu l’œuvre de la personne, je lui ai demandé de la mettre en regard. A l’inverse, il y a certains textes que j’ai écrit parce que je trouvais l’œuvre de quelqu’un inspirante, donc là, le texte a jailli en voyant la création de la personne. Puis, il y en a où l’on a carrément créer ensemble, c’était comme créer des jumeaux, on se répondait l’un l’autre, jusqu’à ce que l’on arrive ensemble à une création où l’on sentait que c’était harmonisé. Il y a des artistes de tout âge. Le plus jeune à 5 ans, le plus vieux en a 85. Ils sont un peu de tous les pays. Il y en a en Espagne, au Québec, en France, au Luxembourg … L’idée de ce livre, c’est de faire un gros paquet cadeau qui mette en avant le travail de tous ces gens. Ce livre là s’appellera « Arrêt sur images ».

 

  • Je l’ai commencé l’année de mes 40 ans. Je pensais le sortir l’année de mes 40 ans. J’en ai 44, il n’est toujours pas fini et je lui laisse vraiment le temps de mûrir. Là aussi la vie fait bien les choses, puisqu’à 40 ans, j’étais beaucoup moins connu que je ne le suis maintenant. Du coup, je trouve que pour ces Artistes qui tous ont acceptés bénévolement de participer au livre au moment où je n’étais personne, c’est beaucoup plus valorisant que le livre sorte maintenant, où il sera vu par beaucoup plus de gens. Quelque part, je trouve qu’ils sont aussi récompensés de la confiance qu’ils m’ont faite. Je suis très contente de ça pour eux. Peut-être une création de Marie dans le futur « Arrêt sur images »? On en a pas parlé encore … Comme il est encore en cours de création, je vais aller fouiller dans ses photos et voir si j’ai un texte qui sort d’une de ses photos.

 

Tout est possible ! Tout est réalisable !

 

« Il ne savait pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » – Mark Twain

 

  • Un des autres credo que je partage avec Marie, c’est que dans la vie, rien n’est impossible.

 

  • On se crée les possibles que l’on pense à notre mesure. A nous de créer les possibles que l’on se souhaite.

 

Ça, c’est un super mot de la fin !

J’ai adoré ce moment et en plus, j’ai transcendé ma peur de réaliser des interviews en direct ! Si bien que je recommence jeudi 17 août 2017 à 15H30, de l’autre côté de l’Océan, aux Etats-Unis, à la découverte de l’univers de Gwenn Seemel. Abonne-toi à ma chaîne Youtube pour être notifié 😉

En attendant, retrouve Sylvie sur ses deux chaines Youtube « Ailes & Luit TV » et « De Terre et d’étoiles » et sur son site web : www.lalutiniere.com.

EDIT DU 12/11/2017 : retrouve l’univers pétillant de Sylvie et des co-créateurs assez fous pour la suivre, sur Jamais d’eux sans Toi !

Et Bonne Nouvelle, Sylvie sera en direct demain, lundi 13 novembre 2017 à 20H sur la chaîne de Jérôme RodAnge « Guidance TV » sur la thématique « Faire de sa vie un jeu d’enfant«  ! Si tu arrives après la bataille, tu pourras toujours regarder le Replay 😉

A bientôt pour de nouvelles Aventures !!!